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Luttes sociales sur l’île de Pâques : Ce n’est pas la déforestation ni une guerre ethnique qui a renversé la société de l’île de Pâques, ses statues, sa religion, son mode de production et sa classe dominante : c’est la révolte des esclaves !

28 janvier 2020, 04:35, par Leonardo

Dans un article publié dans le "Frontiers in Ecology and Evolution" magazine, des chercheurs espagnols de l’Institut des sciences de la Terre Jaume Almera (ICTJA-CSIC) et de l’Université de Barcelone (UB) suggèrent ainsi une autre version de la déforestation de l’île.
En se basant sur les 3 000 ans de l’histoire écologique de l’île de Pâques, ils ont pu constater que la déforestation n’a pas été soudaine, mais progressive et sur des pas de temps différents suivant la géographie de l’île.

En outre, de nouvelles preuves consolidées permettent d’affirmer qu’à cette période, il y avait des changements climatiques significatifs avec une importante sécheresse qui pourrait avoir joué un rôle déterminant dans la déforestation et l’équilibre de la société insulaire.

"Cela remet en question les interprétations classiques de la dégradation écologique et culturelle causées uniquement par des facteurs humains", indique Valenti Rull, biologiste, écoloque et premier auteur de l’étude. Il ajoute : "nous avons encore beaucoup à étudier, mais, grâce à de nouvelles preuves, il semble qu’une succession longue et progressive de changements climatiques, écologiques et culturels interdépendants ont conduit à la situation actuelle."

Entre 1200 et 1500 après JC, les colonisateurs polynésiens fondent une civilisation florissante et érigent plus d’un millier de statues moaï, façonnées en basalte, de plus de 4 m de haut en moyenne. Puis des périodes de sécheresse, de conflits, les maladies importées, et l’exploitation importante des forêts auraient entraîné le déclin progressif de la société Rapa nui.

Selon une étude publiée début 2019 dans le Journal Plos One, les monolithes de pierre qui parsèment l’île de Pâques auraient été disposés en fonction des sources d’eau potable - une ressource cruciale pour une petite île isolée - et non à des fins rituelles. « Ce qu’il est important de noter à propos de cette découverte, c’est qu’elle montre que les emplacements des statues ne sont pas des lieux d’étranges rituels », mais plutôt qu’ils étaient « intégrés à la vie de la communauté », a expliqué Carl Lipo, professeur d’anthropologie à la Binghamton University et co-auteur de l’étude. La taille des ahu et des moai aurait même pu indiquer la quantité et la qualité de l’eau sur un site.

Ainsi, selon Valenti Rull "ces découvertes récentes remettent en question les hypothèses traditionnelles de l’histoire de l’île de Pâques, en particulier l’existence d’un effondrement écologique et culturel soudain provoqué par l’ancienne civilisation de l’île."
"La colonisation, l’introduction de bétail, le confinement des autochtones dans des zones plus restreintes, l’effet dramatique de maladies venues du continent et, avant toute chose, l’esclavage ont réduit la population de Rapa nui à un peu plus de cent habitants, contre plusieurs milliers auparavant" indique l’UNESCO.

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