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Nouvelle glaciation ou réchauffement : quel avenir du climat terrestre ?

30 décembre 2010, 17:00, par toto

Je suis bien sûr favorable à ce que l’on se préoccupe des vraies pollutions de l’air (NOx, O3, microparticules, SO2, NH3, ...), des sols et des eaux (nitrates, métaux lourds, acides, déchets industriels, rejets polluants, ….), et que l’on agisse pour réduire la déforestation, optimiser la gestion des forêts, et permettre à chacun d’avoir accès à l’eau potable. Le cas du CO2, qui n’est pas un polluant, est plus délicat.

A ce jour, deux écoles s’affrontent :

 la première, celle des carbocentristes, défenseurs des travaux du GIEC/IPCC, considère qu’il y a réchauffement climatique à cause du CO2 anthropique, que les projections des modèles numériques sont cataclysmiques, et que, par conséquent, il faut limiter ses émissions et mettre en place une bourse d’échange "carbone" et des taxes "carbone". Les modèles prévoient pour le 21ème siècle une augmentation de la TMAG (Température Moyenne Annuelle Globale) de 1,6°C à 6°C, en fonction des différents scénarios, et une augmentation des niveaux océaniques de 30 cm à 60 cm (ceux qui parlent de plusieurs mètres sont de fieffés menteurs).

 La seconde, celle des climato-sceptiques, qui reconnaît l’évolution de 0,74°C de la TMAG depuis les années 1900, mais qui considère que le postulat du GIEC/IPCC selon lequel le CO2 a un rôle pivot sur la température moyenne annuelle globale (TMAG) n’a jamais été prouvé, même si l’on sait que le CO2, comme tout gaz triatomique (ou plus), donc comme la vapeur d’eau, est un gaz émissif capable d’absorber et de réémettre les IR (dans les zones autour de 3 et 15 microns de longueur d’onde – les réémissions se faisant dans des directions aléatoires). Elle considère également que les diverses hypothèses intégrées aux modèles numériques du GIEC, telles que les rétroactions positives, sont arbitraires et fort critiquables, et que d’autres causes sont négligées (par exemple les AMPs (anticyclones mobiles polaires) qui assurent les transferts d’air et d’énergie dans chaque hémisphère, ou les rayons cosmiques –voir point 3).

Voyons ce que nous disent les données d’observation (qui ont et auront toujours raison face aux modèles numériques).

1° Température et CO2

1.1 Le concept de TMAG, créé par le GIEC, est particulier et fort critiqué. En effet, les physiciens savent que la température est une grandeur intensive, ce qui veut dire que la sommer ou la moyenner n’a aucun sens physique. On peut additionner des longueurs, des surfaces, des volumes, des vitesses, des masses, … mais pas des températures. Donc, est-il crédible de tirer des conclusions sur le climat en se basant sur la TMAG ? D’autant que le climat n’est pas global, mais sectoriel. Par exemple, il n’y a pas de climat arctique, mais des zones arctiques qui évoluent différemment : certaines sont plus froides, d’autres ont une couche de glace plus épaisse, d’autres voient la fonte de leur mer de glace plus intense pendant l’été polaire. De même, une température moyenne en Bretagne ne reflète pas les variétés climatiques entre la côte ouest, la côte sud, le centre-sud, le centre-nord, la côte nord, ….

On pourrait toutefois considérer que la TMAG est en relation proportionnelle avec la quantité totale d’énergie dans la troposphère (couches atmosphériques basses). Mais il faudrait, pour être en relation avec l’énergie atmosphérique globale, prendre en compte toute l’atmosphère. Et là, c’est plus compliqué car il y a des variations importantes (négatives ou positives) de température en fonction de l’altitude, et il faudrait les inclure pour avoir un lien avec l’énergie atmosphérique totale. De plus, se pose la question suivant : comment intégrer l’énergie des vents et des orages ?

Bref, on patauge pas mal sur cette affaire…

Nous ne pouvons donc considérer la TMAG que comme un indicateur à utiliser avec précaution, qui pourrait être en relation avec les évolutions globales d’énergie reçue et émise par la planète.

1.2 Les évolutions TMAG et CO2

La TMAG a augmenté de 0,74°C depuis 1900, de manière non linéaire. En parallèle, le taux de CO2 troposphérique est passé, non linéairement, de 300 ppm en 1900 à 385 ppm de nos jours. Mais il n’y a pas toujours eu covariation entre la TMAG et le taux de CO2, et, curieusement, le climat a connu des périodes plus chaudes avec un modeste taux de CO2 ou des périodes plus froides sans diminution du taux de CO2. Par exemple, l’Optimum Médiéval (environ 900-1300) a été plus chaud que de nos jours (environ +3°C), avec un taux de CO2 de moins de 280 ppm, et le Petit Age Glaciaire (1700-1850) a eu lieu sans diminution du taux de CO2 antérieur. Plus près de nous, autour des années 1942, période relativement plus froide, le taux de CO2 été plus élevé que de nos jours (420 ppm – source : analyse des carottes glaciaires, S. Beck- voir figure 3). Nous pouvons donc légitimement nous interroger sur la relation de causalité CO2 -à TMAG.

Regardons les évolutions à partir de 1950, début des « Trente Glorieuses ». La période 1950-1979 a été relativement froide, avec un taux de CO2 en croissance linéaire. Puis la période 1980-1998 a vu la TMAG augmenter de 0,35°C en covariation avec l’augmentation du taux de CO2. L’année 1998 a connu un pic de température, à cause d’un courant chaud El Nino particulièrement intense (ce pic n’a plus jamais été atteint depuis). Mais la Nature a plus d’un tour dans son sac, et une contre-réaction forte, le courant froid La Nina a refait baisser la TMAG dès fin 1998- début 1999. Et, depuis 1999, la TMAG est stable, alors que le taux de CO2 continue à augmenter.

Précisons toutefois deux choses :

 l’année la plus « chaude » depuis 1850 est sans conteste l’année 1998, avec un évènement El Nino particulièrement intense (voir figure 2).

 l’année 2010 a connu un épisode El Nino, moins intense qu’en 1998, et qui a fait monter la TMAG avec un pic très visible sur la figure 2, mais beaucoup moins haut que celui de 1998. Puis (voir figure 2) la contre-réaction naturelle La Nina fait à nouveau chuter la TMAG, et donc la moyenne 2010 devrait être à peu près identique à la moyenne 1999-2009, et plus basse que la moyenne 1998.

Notons également que seule la période 1980-1999 est marquée par une covariation T-CO2, et que, par conséquent, cette coïncidence particulière n’est pas significative à l’échelle du temps climatique.

Vous voyez donc que tout n’est pas si simple et que la relation causale supposée entre le CO2 et la TMAG, socle des travaux et des conclusions du GIEC/IPCC, est souvent contredite par les données d’observation.

Quand on parle de température la plus forte enregistrée, cela veut dire que la période considérée débute vers les années 1900, car auparavant le nombre de stations au sol étaient trop peu nombreuses (et, bien sûr, il n’y avait pas de satellites…). Donc, compte tenu de la montée de la TMAG présentée ci-avant, il est normal que la moyenne 2000-2010 soit supérieure à toute moyenne antérieure depuis plus de 110 ans (et même 150 ans, en remontant à la fin du Petit Age Glaciaire), et que toute température de l’année en cours soit supérieure ou égale à celles des années antérieures (hormis 1998, ce que l’on oublie souvent de préciser).

Mais parler de la température la plus forte enregistrée depuis 150 ans n’est pas vraiment significatif. Le plus important, ce sont les courbes de tendance de la TMAG, qui sont plates depuis 11 ans.

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