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Quelles perspectives, quels obstacles, quels pièges, quel avenir pour la révolte sociale en Algérie et en Tunisie qui touche au coeur toutes les capitales de Ammam à Rabat et de Beyouth à Damas

14 janvier 2011, 08:13, par Y.T.

Si le régime de Ben Ali a éliminé d’importantes médiations possibles entre lui et la population (partis crédibles, associations...), il n’a pas réussi à concrétiser le rêve caressé par Habib Bourguiba de transformer l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) en un syndicat-maison. Contrepoids au pouvoir politique depuis l’indépendance et terrain d’action privilégié pour la gauche radicale, l’UGTT n’a pas soutenu la jeunesse de la Tunisie profonde seulement par des sit-in, dont deux devant son siège central, le 25 décembre 2010 et le 7 janvier 2011. Elle l’a aussi soutenue en portant sa voix dans la presse mondiale, qui continue à recueillir ses informations auprès de « sources syndicales ».

La direction de l’UGTT a certes appuyé la candidature de Ben Ali à la présidence en 2004 et 2009 (au prix d’une crise intérieure) et la majorité de ses membres, rassemblés autour du secrétaire général Abdesselam Jerad, sont loin d’être indépendants. Toutefois, cette organisation n’en compte pas moins, à ses échelons intermédiaires (directions des syndicats de la fonction publique : santé, éducation nationale, etc.), des dirigeants suffisamment radicaux pour saluer l’intifada de Sidi Bouzid en des mots plus francs que ceux du bureau exécutif. L’implication de dizaines de syndicalistes dans les luttes démocratiques de ces dernières années est également un fait notoire. Leur radicalisme explique que la direction de la centrale ne cède pas complètement aux pressions des autorités, qu’elle appuie les populations révoltées et appelle même à élargir le champ des libertés (déclaration du 4 janvier 2011).

Ce n’est pas le cas pour l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), de plus en plus inféodée au régime depuis l’arrivée de Bouteflika au pouvoir, en 1999, et dont la majorité des secrétaires nationaux sont membres des deux « partis officiels », le FLN et le RND. Cette soumission au gouvernement a achevé de détacher d’elle des pans entiers de syndicalistes, qui l’ont quittée pour des syndicats autonomes plus combatifs. Elle explique sa quasi-indifférence aux contestations en cours dans le pays. Celles-ci n’ont fait l’objet que d’une seule déclaration (rendue publique le 7 janvier 2011) dans laquelle elle défend le point de vue du gouvernement qui accuse les « spéculateurs » d’être à l’origine de la crise actuelle.

Y. T.

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