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Tunisie : gouvernement d’union nationale et élections présidentielles, deux pièges pour les aspirations démocratiques

23 janvier 2011, 08:19, par Zohra

Les troubles sociaux qui secouent la Tunisie depuis près de 15 jours ont fait entre 60 et 100 morts. Le département d’Etat américain avait déjà convoqué la veille (le jeudi 13) l’ambassadeur de Tunisie, Mohamed Salah Tekaya, pour lui exprimer son inquiétude et demander le respect des libertés individuelles, selon la langue de bois occidentale consacrée.
Le gouvernement US avait déjà téléphoné immédiatement, début janvier, aux caciques de l’armée tunisienne pour éjecter le plus vite possible le fusible Ben Ali. Ce dernier s’est enfui dans la province d’Arabie Saoudite sunnite. La bourgeoisie US finance l’islamisme sunnite dans le monde. Sans coup férir la bourgeoisie US a lâché sa carte Ben Ali, carte usée. Il avait été formé par la CIA avec pour mission de tenir la Tunisie et surtout d’apporter un soutien aux palestiniens du Fatah, pour contrer le Hamas et le Hezbollah(Iran) ; cette stratégie qui n’a pas donné les fruits escomptés. La ministre de la guerre, Mme Clinton a eu peur d’un trop grand dérapage dans la répression qui pouvait entraîner des dégâts collatéraux, tout particulièrement pour "les autocraties" voisines soutenues par « l’administration » Obama.
Le problème avec le monde arabo/musulman – armée de réserve de chômeurs pour l’occident - est qu’il est difficile à maîtriser avec les seules forces islamistes car Allah ne fait rien pour réduire le chômage. Immédiatement, lors de la fameuse journée du 14 janvier (fuite de Ben Ali) la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a appelé le gouvernement tunisien à oeuvrer à une "solution pacifique" pour faire cesser les troubles sociaux qui secouent le pays, dans une interview à la chaîne al-Arabiya basée à Dubaï. Elle a appelé surtout Tunis à "se concentrer sur la création d’emplois pour les jeunes" : « Nous sommes inquiets quant aux troubles et à l’instabilité" qui touche la Tunisie, a déclaré Mme Clinton dans cette interview diffusée mardi soir, en se disant également préoccupée par "la réaction du gouvernement, qui a malheureusement provoqué la mort de certains jeunes protestataires"."Nous ne prenons pas partie, mais nous espérons qu’il y aura une solution pacifique. Et j’espère que le gouvernement tunisien pourra trouver une telle solution", a-t-elle ajouté ». Charmant conseil à l’usine tunisienne de sous traitement de soutifs !
Le gouvernement intérimaire tunisien cherche encore les solutions et va continuer à voir ses ministres fantoches dévaler les escaliers à la renverse chaque jour parce que c’est un gouvernement de faux-cul parce que c’est un gouvernement d’héritiers hypocrites de la dictature Ben Ali, parce que c’est un gouvernement qui protège encore les tueurs de la police, etc. Au cours de l’épisode suivant de la mascarade successorale, le président par intérim Foued Mebazaa et le Premier ministre Mohammed Ghannouchi ont démissionné du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), qui a régné sans partage pendant 23 ans sur la vie politique tunisienne. Dans le même temps, le RCD a renchéri pour tenter de sauver ses meubles et ses affiches, en annonçant, dans un communiqué, avoir radié de ses rangs l’ex-président Ben Ali. Ben dis donc ! Le syndicat gouvernemental, présenté aussi mensongèrement par Le Monde comme un acteur principal de la « révolution de jasmin » a invoqué les protestations de sa « base » pour retirer ses ministrables. Ben dis donc !

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