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Quand l’UGTT était du côté de la dictature et pas encore sous la pression de la révolte ouvrière...

25 janvier 2011, 13:43, par Zohra

Tunis le 14 septembre 2007

Entre « la démocratie à la Jrad »
et « la dignité à la Zehi »

C’est vraiment pathétique et répugnant !!

Par : Kahina. R. R : Syndicaliste

Au cours des deux dernières réunions du Bureau Exécutif de l’UGTT (la deuxième et la troisième depuis le retour des vacances), si les questions, laissées en suspens, n’ont pas été tranchées à cause, une fois de plus, de l’absence d’une bonne partie des membres du Bureau Exécutif, les contestataires ont, encore une fois, rappelé à Abdessalem Jrad qu’ils dénoncent les mesures unilatérales qu’il a pris sans les consulter. Rappelons que ces mesures, jugées hostiles et injustes envers les syndicalistes militants, allaient de la traduction devant les Comités d’Ordre Régionales et Nationales et du retrait des mises en disponibilité jusqu’à la destitution des responsabilités syndicales.

Face à la persistance de cette protestation, Abdessalem Jrad a réitéré qu’il ne compte pas revenir sur les décisions qu’il a pris, et que la seule issue, pour le faire contre son gré, c’est de l’obliger à partir (cet énergumène ne partira jamais sauf si c’est le pouvoir qui le lâche comme il l’a fait avec Ismail Essahbani), c’est-à-dire lui « retirer la confiance !! » de la majorité des membres du Bureau Exécutif (Motion de censure). Bref, mis à part le chantage que le « camarade Jrad !! » exerce ainsi sur ses acolytes en brandissant la menace, à peine cachée, de les dépouiller de leurs privilèges, il ne fait, une fois de plus, que nous rappeler son « sens hétérodoxe de la démocratie !! ».

Par ailleurs, une nouvelle vague d’assaut, plus brutale que celle de l’été, a été déclenchée contre les syndicalistes militants du Secteur de l’Enseignement (surtout les grévistes du 05 et 11 avril 2007) et a donné lieu à :

 des ruptures unilatérales des contrats des enseignants : 100 assistants technologues dans l’Enseignement Supérieur et 03 dans l’Enseignement Secondaire : les M.A.C.A. (Maitres Auxiliaires Catégorie ¨A¨),
 des retraits de responsabilités administratives et pédagogiques qui ont touché 40 Conseillers Pédagogiques Adjoints de l’Enseignement de Base,
 des mutations arbitraires qui ont touché 100 Professeurs de l’Enseignement Secondaire de la catégorie ¨M.A.C.A.¨,
 un refus systématique, de la part du Ministère de l’Education et de la Formation, d’honorer ses engagements envers les enseignants du Secondaire et de Base et de respecter les conventions qu’il a signé avec les Syndicats Généraux des deux secteurs, concernant les mutations des enseignants, les nomination en poste de direction des établissements, l’octroi des primes des « frets pédagogiques »…etc.
 des fins de non-recevoir des demandes d’audience présentées par les Syndicats Généraux de l’Enseignement Secondaire et de Base pour tenter de négocier, avec les responsables du Ministère de l’Education, une solution à ces problèmes et d’étouffer la crise avant qu’elle ne dégénère.
Face à cette attitude belliqueuse de la part des deux Ministères de tutelle, la Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a réuni son Conseil Sectoriel (le 08 septembre 2007) et pris des mesures d’escalade (port de brassards rouges pour le 05 octobre 2007, compagnes d’affichage et grèves à partir de la dernière semaine d’octobre…). Quant aux Bureaux Exécutifs des Syndicats Généraux de l’Enseignement Secondaire et de Base, ils ont été acculé à des occupations des lieux, dans les locaux du Ministère de l’Education et de la Formation (le mercredi 12 septembre 2007), qui ont duré jusqu’à 23h.00 et ont appelé les Syndicats Régionaux à faire pareil dans les locaux des Administrations Régionales de l’Enseignement, ce qui s’est traduit par des répressions policières sanglantes dans certaines régions.

Face à cette situation de blocage et de crise, le Bureau Exécutif de l’U.G.T.T. a pris la position du « Spectateur non concerné » et a même adopté une attitude de complicité tout au long de la journée du 12 septembre 2007 (qui a connu les mouvements d’occupation des lieux) et n’a, finalement, dédaigné intervenir, timidement, qu’après la fin des horaires administratives. En effet, le représentant du Bureau Exécutif (Moncef Ezzehi) n’est arrivé au siège du Ministère de l’Education qu’à 18h.30.

Toutefois, les hauts responsables du Ministère ont laissé des directives sur la base desquelles les portiers ont refoulé Mr. le Secrétaire Général Adjoint de la Centrale Syndicale, Chargé du Département de la Fonction Publique. Ce vaillant représentant des travailleurs, blessé dans sa dignité et celle des travailleurs, s’est vu refusé le droit de représenter la Centrale Syndicale et de négocier au nom de cent milles (100.000) enseignants affiliés à l’UGTT. Pourtant, ce droit est inscrit dans la constitution du pays, dans le code du travail, et les différentes conventions internationales signées per le Gouvernement tunisien. En plus, ce refus vient au moment où une crise grave secoue le pays et risque de perturber la rentrée scolaire et universitaire. Finalement, le « camarade Zahi !! » a accepté l’affront, ravalé sa fierté, s’est retiré et est allé faire un compte rendu au Bureau Exécutif de l’UGTT.

Devant l’affront infligé à l’UGTT, aux travailleurs en général et au corps des enseignants en particulier, et face à l’intransigeance du Ministère de l’Education et de la Formation qui l’a conduit à bafouer le droit du travail en vigueur, et à renier les engagements pris par le Gouvernement par la signature des conventions internationales et de plusieurs conventions avec l’UGTT et avec les Syndicats Généraux de l’Enseignement de Base et de l’Enseignement Secondaire, les syndicalistes s’attendaient, le lendemain, soit le 13 septembre 2007, à ce que le « camarade Moncef Ezzehi !! » (Secrétaire Général Adjoint Chargé du Département de la Fonction Publique) et le Bureau Exécutif de l’UGTT, prennent une position ferme contre ces dépassements intolérables (qui ferait, éventuellement, oublier le communiqué sur l’enseignement, moue et conciliant, publié par le Bureau Exécutif à l’issue de sa réunion du 11 septembre 2007) et annoncent l’intention de l’Organisation Syndicale de défendre énergiquement les droits et les acquis des travailleurs et ce en réactivant les mécanismes de solidarité syndicale. Ceci permettrait aux différents secteurs, mais surtout à ceux de l’enseignement, d’organiser des Conseils Administratifs en commun, de déclarer des rassemblements de protestation et des grèves communes pour exercer plus de pressions sur un Pouvoir qui ne croit plus aux négociations sociales et qui est tenté, de plus en plus, par le règlement de ses problèmes par la répression policière. Toutefois, ces mesures n’épargneraient pas à l’UGTT la nécessité de déclarer la Grève Générale si le Pouvoir persiste dans cette attitude et s’entête à répondre aux revendications des enseignants et des travailleurs par le mépris et la répression.

Cependant, force est de constater, que le « camarade Moncef Ezzehi !! » en particulier, et le Bureau Exécutif de l’UGTT en général, ne ressentent plus cette fierté qui caractérise les travailleurs et n’ont gardé aucun sens de la dignité, ou tout au moins ont un sens de la fierté et de la dignité qu’on ignore !!, puisqu’ils se sont contentés d’envoyer une correspondance au Ministre qui reflète, encore une fois, une attitude conciliante et servile et un penchant à sacrifier les droits et les acquis des travailleurs pour sauvegarder la soit disant « paix sociale !! » (Dites, plutôt, leurs intérêts individuels, ceux des mercenaires !!).

Au total, entre « la démocratie à la Jrad !! » et « le sens de la dignité chez le camarade Ezzahi !! », les travailleurs et les syndicalistes en perdent gros et commencent à en avoir « raz le bol » de cette attitude pathétique mais aussi répugnante.

Kahina. R. R : Syndicaliste

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