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Quelle démocratie en Egypte peut être mise en place par des généraux qui ont mis en place la dictature et qui font partie de la classe exploiteuse ?

20 février 2011, 23:24, par Zohra

C’est un immense complexe de bâtiments rouillés et de chemins en terre battue, traversés par un ballet incessant de camions. L’usine Coke de Tabbin, à une trentaine de kilomètres au sud du Caire, a été construite sous le président Gamal Abdel Nasser, dans les années soixante, et n’a pas beaucoup changé depuis.

En grève la semaine dernière, les ouvriers de cette fabrique spécialisée dans la transformation de charbon en produits chimiques (savon, naphtaline...) veulent reprendre le mouvement dimanche après avoir brièvement retrouvé le chemin du travail. "Nous n’avons encore aucune réponse à nos revendications", explique un agent de sécurité de l’usine qui avoue un salaire de 600 livres par mois (environ 85 euros). Sobhi Bideir, ouvrier et meneur de grève, les énumère rapidement : "Nous exigeons une augmentation des salaires, davantage de mesures de sécurité pour les employés et des tickets de rationnement pour les aliments de base, comme la farine, le lait et le sucre."

La révolution touche aussi les cols blancs

Presque tous les secteurs sont touchés par les mouvements de grève, malgré les appels répétés à reprendre le travail du Conseil militaire, qui a repris les rênes du pays depuis la démission de Hosni Moubarak. Employés de l’État et du secteur privé, ouvriers, techniciens, chauffeurs de bus, postiers, mais aussi infirmières et secrétaires se découvrent soudain le droit à une vie meilleure. Tout en fêtant la victoire populaire sur l’ancien régime - ils étaient deux millions place Tahrir aujourd’hui à brandir des slogans tels que "La révolution continue !" -, les Égyptiens se sont mis en vacances : les écoles et les universités restent fermées, la Bourse du Caire n’a toujours pas ouvert ses portes. La révolution touche aussi les cols blancs, avec un léger parfum d’épuration : les responsables de grandes banques et de compagnies d’assurances, réputés proches du Parti national démocratique moribond de Hosni Moubarak et soupçonnés de corruption, ont été poussés à la démission par leurs employés.

"Déjà, quand les paysans et les ouvriers se sont joints aux manifestants de la place Tahrir, juste avant la démission de Moubarak, ils ont transformé les revendications politiques des jeunes et des étudiants en revendications sociales. Cela fait peur au gouvernement, tout comme à l’armée, qui était partie prenante de l’ancien régime", remarque Kamal Saber Ibrahim, avocat au Centre de la terre pour les droits de l’homme, une organisation de soutien aux paysans et aux ouvriers.

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