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19 avril 2018, 14:18
LES ARBRES
Aimez et vénérez, ne tuez pas les arbres ;
Tout peuple meurt, après que ses grands bois sont morts ;
Il ne suffit donc pas de la splendeur des marbres :
Ces verts abris perdus, les peuples sont moins forts.
Ce n’est pas seulement pour la douceur du rêve,
Par nous goûtée en l’ombre apaisante des bois,
Qu’il conviendra toujours de respecter leur sève,
Sœur pâle du sang rouge, et sacrée autrefois :
C’est qu’ils gardent en eux lame de la patrie,
Son vieil esprit, ses mœurs, son antique vigueur :
Quand la sève à Ilots coule en la forêt meurtrie,
Un peu de notre sang quitte aussi notre cœur.
Un être obscur et deux vraiment dort sous l’écorce.
Les chênes autrefois étaient des demi-dieux,
Protecteurs de la race et gardiens de sa force,
Et leur horreur sacrée étonnait nos aïeux.
Nous la devons aimer, la forêt fraternelle,
Dont l’âme épanche encor le silence et la paix,
La paix des jours premiers réfugiée en elle,
En la verte fraîcheur de ses rameaux épais.
Et, parfois, je voudrais qu’étendant sur la terre
A nouveau son empire et son calme divin,
Elle nous survécût, auguste et solitaire,
Ayant enseveli tout le vain bruit humain.
Jean Lahor
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LES ARBRES
Aimez et vénérez, ne tuez pas les arbres ;
Tout peuple meurt, après que ses grands bois sont morts ;
Il ne suffit donc pas de la splendeur des marbres :
Ces verts abris perdus, les peuples sont moins forts.
Ce n’est pas seulement pour la douceur du rêve,
Par nous goûtée en l’ombre apaisante des bois,
Qu’il conviendra toujours de respecter leur sève,
Sœur pâle du sang rouge, et sacrée autrefois :
C’est qu’ils gardent en eux lame de la patrie,
Son vieil esprit, ses mœurs, son antique vigueur :
Quand la sève à Ilots coule en la forêt meurtrie,
Un peu de notre sang quitte aussi notre cœur.
Un être obscur et deux vraiment dort sous l’écorce.
Les chênes autrefois étaient des demi-dieux,
Protecteurs de la race et gardiens de sa force,
Et leur horreur sacrée étonnait nos aïeux.
Nous la devons aimer, la forêt fraternelle,
Dont l’âme épanche encor le silence et la paix,
La paix des jours premiers réfugiée en elle,
En la verte fraîcheur de ses rameaux épais.
Et, parfois, je voudrais qu’étendant sur la terre
A nouveau son empire et son calme divin,
Elle nous survécût, auguste et solitaire,
Ayant enseveli tout le vain bruit humain.
Jean Lahor