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Révolutions de la Grèce antique

20 janvier 2013, 12:54

Cette éducation équivalait-elle à l’affranchissement ? Ou bien y avait-il ensuite, à un certain âge, un affranchissement régulier, ou, comme l’a cru Schoemann, une adoption faite par un citoyen ? Les textes sont muets sur ce point ; nous savons seulement qu’ils étaient libres, mais pas citoyens ; cependant quelques-uns obtenaient le droit de cité, puisque cette classe fournit des personnages tels que Callicratidas et, d’après une tradition, lippe et Lysandre ; peut-être ce privilège était-il réservé à ceux d’entre eux qui étaient des bâtards, issus d’un père citoyen et d’une femme de condition servile. Aucun texte ne dit précisément que les 0axis fussent des enfants d’hilotes ; mais on doit l’admettre ; les esclaves proprement dits n’étaient pas assez nombreux à Sparte pour fournir tous ces enfants. (...) Les serfs de la glèbe dans les autres cités helléniques sont beaucoup moins connus ; mais partout cette forme de servage paraît avoir eu la même origine, la conquête. II y avait dans la Thessalie la classe des Evirtzt. D’après l’historien Archémachos, après l’invasion des Thessaliens, une partie des Béotiens vaincus consentit à rester dans le pays, aux conditions suivantes : leurs maîtres ne pourraient ni les tuer, ni les chasser, ni les vendre hors des frontières de la Thessalie ; en revanche les Béotiens devraient cultiver les terres des nouveaux propriétaires et leur payer une redevance. (...) Ils avaient donc à peu près la mème situation que les hilotes, auxquels tous les textes les comparent. Cependant ils paraissent avoir été mieux traités et pouvaient devenir plus riches que leurs maîtres. C’est peut-être pour cette raison qu’ils se révoltèrent souvent, profitant surtout des guerres des Thessaliens avec leurs périèques, Achéens, Perrhaebes, Magnètes. Ils fournissaient à l’État de l’infanterie légère, des cavaliers et surtout des matelots. Démosthène cite deux Pharsaliens qui envoyèrent au secours d ’Amphipolis l’un deux cents, l’autre trois cents serfs. D’après un fragment d’Euripide et des vers de Théocrite, il y aurait eu aussi des pénestes comme esclaves domestiques. Il est encore question de pénestes à l’époque macédonienne ; Agathocle, officier de Philippe, appartenait à cette classe et Théocrite la connaît encore. Après la fondation de la colonie grecque d’Iléraclée sur le Pont-Euxin, les indigènes, les Mariandyniens, consentirent par traité à servir à perpétuité sur Ies domaines des conquérants en leur payant une redevance, à la condition qu’ils ne pourraient être vendus en dehors du pays. Ils sont toujours assimilés aux hilotes et aux pénestes. D’après Aristote, ils fournissaient beaucoup de matelots à l’État ; le tyran Cléarque les affranchit en masse au milieu du 4e siècle av. J.-C. Strabon décrit leur condition d’après les historiens anciens ; nous ne savons s’il y en avait encore à son époque. Les auteurs assimilent encore aux l’ilotes les Bithvniens indigènes asservis par les colons grecs de Byzance, les serfs de l’Argolide qui fournissaient de l’infanterie légère, armés d’une massue, probablement identiques aux serfs portant un costume bordé d’une peau de mouton et que Théopompe compare aux Épeunactes de Sparte. Dans la loi de la colonie de Naupacte qui est sans doute antérieure à 455, il est question de serfs qu’on ne peut séparer, même en cas de confiscation par l’État, des lots de terres, propriétés héréditaires des conquérants ; ces serfs de la glèbe étaient peut-être Lélèges d’origine. Les Kallicyriens de Syracuse étaient sans doute aussi des indigènes transformés en serfs de la glèbe sous la domination de la nouvelle aristocratie, des Géomores ; ils étaient plus nombreux que leurs maîtres et réussirent à les expulser à une date inconnue, avant 485. Gélon, tyran de Géla, ramena les propriétaires à Syracuse ; nous ne savons ce que devinrent les serfs ; peut-être eurent-ils alors le droit de cité. Polémon dit qu’à Iléraclée de Trachinie les Cylicranes ne faisaient pas partie du corps des citoyens et qu’ils avaient l’empreinte d’une coupe sur l’épaule. Ce traitement paraît désigner des serfs. D’après Aristote à Apollonie et à Théra, une aristocratie, issue des premiers colons, régnait sur une foule d’hommes non libres ; Aristote n’aurait pas signalé cette particularité s’il s’était agi d’esclaves ; il est probable que dans ces villes les indigènes étaient devenus serfs de la glèbe. En dehors de la Grèce propre, les Ardiaeens, peuplade illyrienne, possédaient, d’après Théopompe, 300 000 esclaves, qui leur servaient d’hilotes. Voilà la liste des pays oit l’existence des serfs de la glèbe paraît prouvée. Nous ne savons pas quelle était la condition de ces Lélèges qui, d’après l’historien Philippe, étaient encore les esclaves des Carions à l’époque macédonienne. C’est à tort qu’on a voulu trouver des serfs de la glèbe dans d’autres pays ; par exemple, à Chios et à Fepidamne, nous n’avons que de véritables esclaves. Les « gens aux pieds poudreux » d’Épidaure n’étaient évidemment que des campagnards ordinaires. Nous savons seulement des Iiuvdectaot de Corinthe que c’était le none d’une tribu Les Cyrrhaeens et les Kragalides de Delphes étaient devenus de véritables esclaves après la consécration de leur pays à la divinité. Les Thébagènes, dont parle Éphore, étaient une partie de la population libre de la Béotie. Les Grecs appelaient ainsi des coureurs exercés à franchir un espace énorme en un temps très court’. Ils servaient de courriers aux chefs d’armée. D’après Philostrate, le concours du dolique aurait dû son origine à l’institution des hénlévodromes. Les auteurs anciens rapportent des exemples étonnants de la rapidité de ces messagers. Phidippidès, qui fut chargé de porter à Sparte la nouvelle de la victoire de Marathon, franchit en deux jours un espace de 1160 stades (environ 214 kilomètres et demi). Il fut de beaucoup surpassé par Anystis, de Lacédémone, et par Philonidès, hémérodrome d’Alexandre ; ces deux messagers parcoururent, le premier en un jour, le second en neuf heures, la distance d’Élis à Sicyone, c’est-à-dire douze ou seize cents stades (220 à 240 kilomètres). Après la bataille de Platées, Euchidas courut de cette ville à Delphes, chercher de quoi rallumer le feu sacré qui s’était éteint par suite de la guerre, et il revint le même jour, quoique la distance fût de mille stades (185 kilomètres). A son retour, il tomba mort de fatigue ; la même chose arriva à Phidippidès. Pline, comparant ces coureurs à ceux de son temps, atteste la supériorité de ces derniers ; selon lui quelques-uns firent dans le cirque une course de 160000 pas (237 kilomètres) ; et en 59 avant notre ère, un enfant de huit ans aurait parcouru en un jour et une nuit 75 000 pas (environ 111 kilomètres). L’usage des coureurs se maintint, à côté de toutes celles qui constituaient le cnnsus Publicus, sous les empereurs ; seulement les courriers se relayaient fréquemment.

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