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Le tout est-il la somme des parties et …. du rien ?

5 juillet 2015, 08:44

Aristote (Métaphysique – livre V) :

« La partie est antérieure au tout… Mais en acte, les parties sont postérieures au tout ; car c’est après la dissolution du tout qu’elles sont en acte… Quantité s’entend de ce qui est divisible en éléments constitutifs, dont l’un ou l’autre, ou chacun, est un et a, de sa nature, une existence propre. La pluralité est une quantité lorsqu’elle peut se compter ; la grandeur, lorsqu’elle peut se mesurer. On appelle pluralité ce qui est, en puissance, divisible en parties non continues ; grandeur, ce qui peut se diviser en parties continues. Une grandeur continue dans un seul sens, s’appelle longueur ; dans deux sens, largeur, et dans trois, profondeur. Une pluralité finie, c’est le nombre ; une longueur finie, c’est la ligne. Ce qui a largeur déterminée, est un plan ; profondeur déterminée, un corps. Enfin, certaines choses sont des quantités par elles-mêmes, d’autres accidentellement. Ainsi, la ligne est par elle-même une quantité ; le musicien n’en est une qu’accidentellement… Nous disons : le vase contient le liquide, la ville contient les hommes, le vaisseau les matelots ; de même encore le tout contient les parties. Ce qui empêche un être de se mouvoir ou d’agir selon sa tendance, retient cet être… Ainsi les parties proviennent du tout… Sous un autre point de vue, le tout vient de la partie… Partie, dans un sens, se dit de ce en quoi on peut diviser une quantité quelconque. Car toujours ce qu’on retranche d’une quantité, en tant que quantité, s’appelle partie de cette quantité. Ainsi, deux peut être considéré comme partie de trois. Dans un autre sens, on donne seulement ce nom à ce qui mesure exactement les quantités ; de sorte que sous un point de vue, deux sera partie de trois, et sous l’autre, non. Ce en quoi peut se diviser un genre, le genre animal par exemple, autrement que sous le rapport de la quantité, s’appelle encore partie de ce genre. Dans ce sens les espèces sont des parties du genre. Partie se dit aussi de ce en quoi peut se diviser un objet, ou de ce qui constitue le tout ou la forme, ou ce qui a la forme. L’airain, par exemple, est une partie de la sphère ou du cube d’airain, il est la matière qui reçoit la forme. L’angle est aussi une partie. Enfin, les éléments de la définition de chaque être particulier sont encore des parties du tout. De sorte que, sous ce point de vue, le genre peut être considéré comme partie de l’espèce ; sous un autre, au contraire, l’espèce est partie du genre. Tout, s’entend de ce à quoi il ne manque aucune des parties qui constituent naturellement un tout ; on bien de ce qui embrasse d’autres êtres s’il a l’unité, et des êtres embrassés, s’ils forment une unité. Sous ce dernier point de vue, deux cas se présentent : ou bien chacun des êtres embrassés est un, ou bien l’unité résulte de leur ensemble. Ainsi, pour le premier cas, l’universel, (car l’universel reçoit le nom de tout, comme désignant un ensemble,) l’universel est universel parce qu’il embrasse plusieurs êtres, à chacun desquels il s’applique, et que tous ces êtres particuliers forment une unité commune, par exemple, homme, cheval, dieu, parce que ce sont tous des êtres vivants. Dans le second cas, le continu déterminé ; s’appelle tout ou ensemble, parce qu’il est une unité résultant de plusieurs parties intégrantes, surtout lorsque ces parties sont en puissance, quelquefois aussi lorsqu’elles sont en acte. Les objets naturels ont plutôt ce caractère que les objets d’art, comme nous l’avons fait remarquer à propos de l’unité ; car le tout ou l’ensemble est une espèce d’unité. »

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