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Iran 1979

26 avril 2010, 11:06, par MOSHE

Iran 1979 : quand la révolution prolétarienne ne va pas jusqu’à son terme, c’est la contre-révolution

C’est en 1978-79 en Iran, avec la chute du Shah, renversé par un soulèvement populaire, que le courant islamiste est apparu comme une force capable de menacer des régimes bourgeois du tiers monde. Ne s’attaquait-il pas aux USA, le régime du Shah étant un des piliers de l’impérialisme dans la région ? On se souvient surtout de la prise d’otages, en novembre 1979, à l’ambassade de Téhéran organisée par des partisans de Khomeiny et de l’incapacité des USA à faire face à cette situation où ils étaient bravés publiquement. L’épisode a surtout permis à Khomeiny de prendre définitivement la direction du mouvement populaire contre les tendances d’extrême gauche. On pouvait penser à l’époque que le régime religieux iranien risquait de déstabiliser l’ordre régional. Vingt ans plus tard, le bilan est tout autre : le régime islamiste mis en place par Khomeiny est resté seul en son genre et s’est surtout révélé capable de clore rapidement l’épisode révolutionnaire. La dictature policière des milices islamistes, les Pasdaran ou "Gardiens de la Révolution", a sauvé la mise à la bourgeoisie iranienne. L’appareil militaire et policier du Shah n’a pas été mis en cause par Khomeiny, lequel a finalement pactisé avec les dirigeants de l’armée. Il n’y avait aucune fatalité à ce que les milieux populaires, en particulier les travailleurs, suivent Khomeiny. Les travailleurs et les jeunes révoltés soutenaient bien d’autres organisations que celle de Khomeiny, comme le Toudeh (parti communiste stalinien), les Modjahedines du peuple (islamistes d’extrême gauche) et les Fedayin (maoïstes), sans compter les organisations kurdes. Mais ces organisations se sont alignées au nom de l’unité de la lutte sur Khomeiny jusqu’à sa prise de pouvoir et se sont bien gardées de donner des perspectives au prolétariat autres que le renversement du Shah. Lors du soulèvement qui a contraint l’armée à lâcher le Shah d’Iran, la classe ouvrière a joué un rôle central par la mobilisation des quartiers populaires et par la grève, notamment celle du secteur pétrolier. C’est le risque d’une révolution sociale qui a poussé les militaires à abandonner le régime, et la bourgeoisie à miser sur les islamistes.

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