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Les labos pharmaceutiques tuent ?

8 mars 2017, 11:15

En mars 2015, Mediapart révélait les relations aussi édifiantes qu’incestueuses entre les firmes et les autorités de régulation. Les présidents successifs de la commission de la transparence du médicament (Gilles Bouvenot, Bernard Avouac), le vice-président de la commission d’autorisation de mise sur le marché et membre de la Commission européenne du médicament (Jean-Pierre Reynier), plus quelques autres, se réunissaient régulièrement et secrètement dans un hôtel de Marseille avec les laboratoires. Contre monnaie sonnante et trébuchante, ils préparaient les dossiers qu’ils étaient chargés de juger. Et bien sûr, ils avaient oublié de déclarer ces activités rémunérées ! Ces commissions jouent un rôle central dans la politique du médicament. Elles apprécient l’amélioration du service médical rendu par un médicament, l’ASMR. Elles décident du remboursement des médicaments par la Sécurité sociale. Leurs avis sont presque toujours suivis par les ministres de la Santé. La plupart des responsables des laboratoires interrogés par Mediapart « évoquent le chiffre de 60 000 euros versés pour ces prestations ». Les médecins interrogés ne se souviennent plus, ou évoquent 1 000 à 1 500 euros, toujours en espèces ! Le procureur a été saisi.

Difficile de croire que les liens financiers entre médecins experts et laboratoires ne sont pour rien dans la cécité de la commission de pharmacovigilance. Elle n’avait pas hésité à conclure il y a quelques années qu’il n’y avait pas « de signal significatif de toxicité du Mediator »... Un Mediator reconnu coupable d’au moins 500 mortEs par valvulopathie et hypertension artérielle pulmonaire, et probablement en réalité de plus de 2 000 mortEs. Il avait fallu la ténacité de la pneumologue Irène Frachon pour faire exploser la vérité. Malgré les alertes internationales, le laboratoire Servier avait continué à vendre son Mediator avec le silence complice des autorités sanitaires. Indiqué pour lutter contre le diabète de type 2, les visiteurs médicaux de Servier l’avaient largement vendu dans une tout autre indication... un merveilleux coupe-faim pour la perte de poids ! Le mobile du crime : sept millions de boîtes vendues chaque année à 300 000 patientEs, pour un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros.

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