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Mauritanie : en finir avec l’esclavage et l’Etat d’apartheid racial – Mauritanie, Sénégal, Mali et Gambie : en finir avec les castes et le féodalisme, ainsi que toutes les formes d’oppression anciennes et modernes

9 novembre 2014, 10:37

Au Mali, l’esclavage est un tabou absolu, un abcès qui ronge la société. A l’exception de quelques ethnies du Sud, il se pratique encore dans quasiment toutes les communautés. Les chiffres sont effarants. "Il y a au moins 300 000 esclaves à part entière dans le pays, assure Naffet Keïta, anthropologue à l’université de Bamako et directeur de l’ouvrage L’Esclavage au Mali (L’Harmattan, 2012). Mais, en incluant les descendants et les affranchis, méprisés en raison de leurs origines, la question concerne plus de 850 000 personnes, soit près de 7 % de la population (14,5 millions d’habitants)." Au terme de plusieurs mois d’enquête de terrain, Naffet Keita est parvenu à esquisser une géographie régionale de l’ampleur du problème : de 30 à 35 % de la population autour de Tombouctou (nord du pays), 30 % à Mopti (centre), 20 % à Gao (nord-est), de 12 % à 15 % à Kayes (ouest)...

Ce phénomène, ancré depuis des siècles, est qualifié d’"esclavage par ascendance" : "La condition servile se transmet par la mère, poursuit l’anthropologue. Tout enfant né d’une femme esclave le sera à son tour, quel que soit le statut de son père." Ainsi, de génération en génération, ces enfants deviennent les serviteurs des descendants du maître. Ils sont leur propriété, à l’instar d’un animal ou d’un objet. Certes, ils sont assimilés culturellement - les Bellahs parlent tamacheq, la langue touareg ; les Harratines sont arabophones ; les Dyons connaissent le bambara... - et vivent auprès de leurs maîtres, mais ils n’ont aucun droit. "L’esclave ne possède rien, n’hérite de rien, reprend Intamat ag Ikadewan, le "sauveur" de Bellahs. Il ne peut pas se marier librement et ses enfants peuvent lui être pris à tout moment." Il y a aussi les brimades, les humiliations, les mauvais traitements. Sans compter les coups, parfois mortels, le droit de cuissage et les viols.

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