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Fukushima : pire qu’un cauchemar

7 mai 2014, 15:31, par Max

Irradiés : Tepco et le gouvernement japonais censurent la mort de travailleurs de Fukushima

La mort de nombreux travailleurs de Fukushima consécutivement à leur exposition à la radioactivité est censurée par TEPCO, l’opérateur de la centrale de Fukushima Daiichi, et par le gouvernement japonais, a déclaré une journaliste japonaise qui a enquêté sur les décès non déclarés, ajoutant avoir découvert une note de TEPCO donnant instruction aux responsables de "couper court à ses questions de manière appropriée" et que la police la suit de façon intimidante.

Ces inquiétantes révélations ont été faites pendant une conférence internationale sur les « effets des catastrophes nucléaires sur l’environnement naturel et la santé humaine » à proximité de la capitale financière allemande de Francfort. Selon Energy News, cette conférence du 6 mars 2014 a été co-organisée par la section allemande de l’ "International Physicians for Prevention of Nuclear War" (= médecins internationaux pour la prévention contre la guerre nucléaire, IPPNW) et l’Eglise protestante de Hesse Nassau.

Mme Mako Oshidori, journaliste japonaise indépendante, y était présente ainsi qu’à la conférence de presse qui s’en est suivie (enregistrée sur vidéo). Mme Mako a rapporté avoir découvert une note de TEPCO par laquelle l’opérateur de Fukushima Daiichi ordonne aux responsables de « couper court à (aux questions de) Mako-chan, de manière appropriée ». Mme Mako Oshidori a fait trois ans d’études à la Faculté de médecine de l’Université des Sciences de la Vie de Tottori.

Mme Mako a révélé que TEPCO et le gouvernement censurent la mort de travailleurs de Fukushima et que des agents ont commencé à la suivre partout après qu’elle ait commencé à enquêter sur cette censure. Mme Mako a déclaré en particulier :

 "J’en avais entendu parler par des chercheurs de mes amis ainsi que par des fonctionnaires du gouvernement. Je vais vous montrer une photo que j’ai prise à l’insu d’un agent pour que vous voyiez à quel type de surveillance je fais allusion. Quand je parle à quelqu’un, un agent de police publique du gouvernement central s’approche très près, essayant d’écouter ma conversation ..."

 "Je voudrais parler de mon interview avec un infirmier qui travaillait à (la centrale nucléaire de) Fukushima Daiichi après l’accident ... Il était infirmier à Fukushima Daiichi en 2012. Il a arrêté de travailler pour TEPCO en 2013 et c’est à ce moment-là que je l’ai interviewé ..."

 "Jusqu’à maintenant plusieurs travailleurs de la centrale sont morts mais seuls les décès de ceux morts pendant leur travail sont rendus publics. Aucun de ceux morts brutalement alors qu’ils n’étaient pas au travail, le week-end ou la nuit par exemple, n’est rapporté ..."

 "En plus de ça ils ne sont pas comptabilisés dans le nombre de décès des travailleurs. Par exemple, il y a des travailleurs qui finissent leur contrat de travail après avoir été fortement irradiés, genre 50, 60 ou 70 milli-sieverts, ils finissent par en mourir un mois plus tard mais aucun d’eux n’est ni signalé, ni pris en compte au bilan des morts. C’est ça la réalité pour les travailleurs des centrales nucléaires."

Les révélations choquantes de Mme Mako Oshidori au cours de cette conférence de presse de IPPNW corroborent des rapports antérieurs sur le mépris criminel de TEPCO envers la sécurité et les vies humaines.

En octobre 2013, M. Michel Chossudovsky, directeur du "Centre for Research on Globalisation" basé au Canada, avait signalé que la coordination à plusieurs milliards de dollars de l’opération de décontamination de Fukushima repose sur le crime organisé japonais, les yakusas, activement impliqués dans le recrutement de personnel « spécialisé » dans les tâches dangereuses.

Selon de nombreux autres rapports, un des plus importants pré-requis particuliers pour obtenir un emploi à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi est d’être au chômage, pauvre et dans une situation ne laissant pas d’autre choix que d’accepter un emploi sous-payé et à haut risque.

Fin 2013, le parlement japonais a adopté une nouvelle loi visant à pénaliser la publication non autorisée d’informations sur la centrale nucléaire dévastée avec des peines allant jusqu’à dix ans d’emprisonnement. Le témoignage de Mako Oshidori sur sa surveillance d’intimidation ajoute à cette loi une perspective alarmante pour la liberté de la presse et la sécurité des journalistes japonais.

Extrait de Fukushima-blog

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