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Catastrophe humanitaire aux Philippines mais pas une catastrophe si naturelle que cela !

11 novembre 2013, 21:22

Jean-Marc Ayrault, vient d’y effectuer un séjour de trois jours : « son premier voyage hors d’Europe en tant que Premier ministre ». Du 18 au 21 octobre. Il dit qu’il s’agit de « pays de grande vitalité économique sur lesquels la France veut s’appuyer pour combler l’important déficit de son commerce extérieur ». Avec pour symbole, la signature d’un contrat de vente du consortium européen Airbus de 10 avions à la compagni nationale Philippines Airlines (PAL), pour un montant de 2,5 milliards d’euros. Alors que les Philippines figurent parmi les pays les plus corrompus de la planète, aux mains d’une caste au pouvoir d’une poignée de familles, aussi richissimes que féodales, se déchirant dans des coups d’Etat , des vendettas (les ridos en dialecte local), ou se cooptant dans des élections truquées. Depuis des décennies, si ce n’est des siècles. Parmi les plus violents, en termes d’injustice sociale, maintenant dans une misère abjecte des dizaines de millions d’habitants.

La pauvreté n’y cesse de croître malgré le développement du PIB (3 à 4 % en moyenne), la richesse nationale étant confisquée par les dynasties familiales au service des intérêts "multinationaux" . Les plus connues étant celles qui se passent à tour de rôle le fauteuil de la présidence, "un coup c’est toi - un coup c’est moi" : Marcos, Estrada, Arroyo, Aquino, et consorts.

Les Philippines sont considérées par tous les instituts et observatoires, spécialisés en ce domaine d’études et de recherches, comme le pays d’Asie le plus corrompu, spolié par un pouvoir structuré en clans mafieux. Colossal impact pour les populations contraintes d’endurer depuis des décades un ravage d’une telle ampleur. (10)

Tous les pays asiatiques, en particulier les plus dynamiques (Chine, Vietnam, Indonésie, Malaisie, Thaïlande) ont enregistré une diminution permanente de la pauvreté. Sauf les Philippines, qui s’y enfoncent davantage. Les taux de pauvreté exprimés dans les dernière études du genre, malgré tous les efforts pour les édulcorer, affichent des augmentations continues : 24,9 % en 2003, 26,4 % en 2006, 26,5 % en 2009. (11)

Même la Banque Mondiale, réputée pour la prudence coutumière de ses analyses ménageant la susceptibilité des puissants et de leurs réseaux, stigmatise la corruption comme premier obstacle au développement du pays. Tout particulièrement, dans ses rapports 2008 et 2009. (12)

Enormes inégalités de revenus, vertigineuses iniquités sociales, accentuées par un enseignement catastrophique : primaire, secondaire, technique. Principalement dans les zones rurales. Les riches se réservant les meilleures institutions privées pour leurs enfants et les universités les plus chères ou prestigieuses de Singapour, Taïwan ou des USA. Bien sûr, système de santé quasi-inexistant pour les pauvres qui constituent la majorité de la population.

Infrastructures déplorables à part les principaux ports ou aéroports de l’archipel, et les installations nécessaires à l’oligarchie et ses protecteurs étrangers : accès aux bases militaires, aux exploitations minières, aux immenses propriétés familiales, aux lieux de villégiatures de la nomenklatura.

Le pays bénéficie, néanmoins, du transfert en devises des dizaines de milliers de Philippins qui s’expatrient à l’étranger pour soutenir leurs familles. Les hommes, essentiellement comme marins sous-payés sur les navires marchands ou de croisière sillonnant les océans, sous tous les pavillons. Les femmes, comme employées de maison, aux USA, au Japon, en Corée, à Taïwan, à Singapour, en Arabie saoudite et dans les pétromonarchies. On en trouve même au Liban et en Jordanie.

Et, aussi, comme prostituées. Le transfert des revenus des prostituées Philippines, rien qu’à partir du Japon, formerait un flux de devises évalué à 200 millions de US$ en 2011.

La prostitution représente, en effet, une des calamités du pays et une de ses principales ressources… La misère incitant les jeunes femmes à trouver une échappatoire dans ce métier, dont le développement faramineux est un "dégât collatéral" de la guerre du Vietnam. Lors de la guerre du Vietnam, Manille était avec Bangkok, en dehors de Saigon au Vietnam, un des plus grands "centres récréatifs" du contingent militaire américain.

Depuis, ce secteur d’activité n’a cessé de progresser parallèlement à l’appauvrissement du pays. En 2009, leur nombre était estimé à 800.000. En réalité, ce serait le double. Des rues entières de Manille, mégalopole de 15 millions d’habitants aux immenses bidonvilles, sont spécialisées dans ce business : rabatteurs, salons de massages, bars, hôtels, karaokés, discothèques avec exposition des jeunes femmes affublées d’un numéro, etc. Telle, la célèbre rue Burgos.

Des jeunes femmes, adolescentes pour la plupart, produisant de faux certificats de naissance pour dissimuler le fait qu’elles sont mineures,venant des campagnes dévastées par la misère et la malnutrition, se vendent à toute une clientèle venue de l’étranger : USA, Australie, Nouvelle-Zélande, Europe, Japon, Corée, Taïwan, Singapour. Exploitées comme du bétail, avec son cortège inévitable de maladies et de drogues, par des mafias d’une extrême brutalité compte tenu des sommes colossales en jeu (13).

Le plus préoccupant est la prostitution des enfants.

Enfants, souvent abandonnés par des parents qui ne peuvent pas les élever, ou des mères célibataires survivant à peine dans la misère, orphelins. Proie des trafiquants qui les livrent aux pédophiles du monde entier. Manille est connue pour être un des hypermarchés mondiaux de la prostitution des jeunes adolescents et des enfants, garçons et filles.

On estime qu’au minimum 100.000 enfants sont, chaque année , livrés à la prostitution aux Philippines. (14)

Avec la complicité de tous les gouvernements et de l’ONU. Là : pas de « ligne rouge », ni de schéma à la Tribune de l’ONU. Pas de sanction, ni de grandes déclarations de l’UE sur les droits de l’Enfant. Motus !

Pourquoi ?... Nos « élites » seraient-elles consommatrices ?...

Complicité étrange. S’élargissant même dans des campagnes, matraquages, médiatiques d’une rare hypocrisie. Les spécialistes de la protectionde l’enfance sont particulièrement inquiets de voir se multiplier, dans les pays occidentaux, la légalisation de l’adoption d’enfants par des homosexuels.

Compte tenu du fait que, dans tous les pays occidentaux, le délai d’attente pour adopter est de 7 ans en moyenne (cas de France et Grande-Bretagne), ils anticipent une demande massive, tout autant "légale" que suspecte, de ce type d’adoption aux Philippines, ainsi que dans d’autres pays aux législations et contrôles laxistes du fait de la corruption endémique (Cambodge, par exemple).

A la grande satisfaction des trafiquants, y compris les avocats véreux spécialisés dans l’habillage juridique de ce genre de "transactions"…

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