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Une évolution linéaire et continue d’homo erectus à homo sapiens sapiens ?

13 avril 2018, 07:59, par Robert Paris

Pascal Picq écrit dans « Le retour de madame Neandertal » :

« Quelques précisions sur notre ADN identique à 98,7% entre Neandertal et Sapiens… L’ADN mitochondrial raconte des choses passionnantes... En tout cas cela confirme que nos lignées respectives et sœurs se sont séparées en des anciens, autour de 500.000 ans… C’est à partir de 2010 que les équipes du Neandertal Genome Project annoncent des résultats à partir de l’ADN nucléaire et des gènes associés à des caractères physiques et physiologiques. Il ressort que les populations sapiennes d’Eurasie conservent 1 à 4% d’ADN de Neandertal dans leur génome, ces pourcentages étant sensiblement plus marqués pour les populations d’Asie… Comment expliquer que des gènes peuvent passer d’une espèce à l’autre alors que, par définition, les individus de deux espèces ne peuvent pas se reproduire entre eux (et elles) ?... En simplifiant, on peut admettre que plus une adaptation est acquise récemment par une population par le jeu des mutations, des recombinaisons génétiques, des dérives génétiques sous le contrôle des facteurs de sélection naturelle et de sélection sexuelle, moins ses supports génétiques sont « intégrés » dans le génome. Ils peuvent donc se transmettre « horizontalement » entre des individus hybrides des deux espèces sœurs séparées depuis peu, notamment entre des populations périphériques qui entretiennent des flux génétiques avec leur espèce et les voisines. Cette plasticité adaptative du génome a contribué à l’adaptation et à la diversité des populations humaines depuis des centaines de milliers d’années et à leur expansion dans tous les écosystèmes… Ces brassages se font assez tard après la séparation entre Neandertal et Sapiens. Et plus le temps passe, plus les écarts génétiques deviennent importants, jusqu’à ce qu’on se retrouve avec deux espèces, tout aussi humaines, mais avec des incompatibilités chromosomiques et génétiques plus marquées. ces incompatibilités varient dans le temps et dans l’espace. Elles étaient moins prononcées là où nos ancêtres respectifs se croisaient dans tous les sens du terme au Proche Orient entre 400.000 et 100.000 ans… Cela expliquerait le fait que les Néandertaliens orientaux et méditerranéens présentent des caractères moins dérivés que ceux d’Europe occidentale… Les mâles issus de ces unions mixtes deviennent de moins en moins fertiles… »

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