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Matérialisme dialectique, science de la révolution

29 décembre 2008, 13:46

Bill à Bamako.
ce texte parle du matérialisme dialectique dont moi je pense que le matérialisme est un état d’esprit caractérisé par la recherche de la jouissance dans la vie d’un individu.
« La pensée véritablement révolutionnaire est impossible sans dialectique »
Léon Trotsky (dans « Bolchevisme et stalinisme ») « L’éducation dialectique de la pensée est aussi nécessaire à une politique révolutionnaire que les gammes pour le pianiste, car elle nous contraint à aborder tous les problèmes en tant que processus et non en tant que catégories immuables. »
Léon Trotsky (dans « Défense du marxisme »)

La place de la vie dans l’univers matériel, la place de l’homme parmi les êtres vivants, et en particulier la signification de l’intelligence et de la conscience humaines sont des questions en rapport avec notre conception du monde, de la manière dont il change, d’où il vient et où il va. Sommes-nous dans un monde obéissant à des lois ou au hasard, dans un monde voulu par un pouvoir supérieur ou par une loi incluant le désordre, conçu par un dieu ou évoluant de manière naturelle et spontanée ? Ces questions ne sont pas seulement discutées par des paléontologues, des biologistes ou des généticiens, mais également par tout un chacun. Elles ont des implications sur la manière d’intervenir sur le monde. Ce sont des questions sociales et politiques qui supposent un engagement personnel.

Les révolutionnaires sont les premiers intéressés, eux qui pensent que pour transformer le monde, il faut en comprendre les lois. Dire que la société obéit à des lois (par exemple, celle de la lutte des classes ou encore celle de la loi de la valeur-travail, le moteur de l’Histoire étant la lutte pour la productivité du travail ) ne signifie pas que l’histoire suive une évolution linéaire vers le progrès (celle des forces productives par exemple), ni qu’elle aie un développement inéluctable dans lequel les individus ne joueraient aucun rôle, dans lequel les circonstances aléatoires ne permettraient pas d’entraîner des bifurcations de l’Histoire. Il s’agit au contraire de lois dans lesquelles de petits facteurs peuvent avoir de grands effets (voir « le rôle de l’individu dans l’Histoire » dont parlent Hegel et Marx) et d’un déterminisme qui ne permet pas la prédictibilité. Il s’agit de lois dynamiques où la conservation n’empêche pas le changement mais contraint au changement brutal et radical. Il y a des sauts dans la vie sociale comme dans la nature. Pour Hegel et Marx, le monde matériel et la vie sociale obéissent à des lois dialectiques. Leur caractère dynamique est le produit de contradictions internes. Il ne s’agit pas de contradictions logiques c’est-à-dire d’affirmations incompatibles, mais de contradictions dialectiques, c’est-à-dire de tendances contraires qui s’opposent sans s’annuler. Chaque élément nécessite son contraire et s’unit même avec son contraire, fondant ainsi une structure qui dépasse la contradiction (ainsi, les électricités positives et négatives s’associent ainsi en structures atomiques au lieu de s’annuler mutuellement, de même que les ondes et les particules, le « dépassement de ces contradictions » produisent les lois de l’électrodynamique). La formation de structure nouvelle fondée sur la contradiction ne la supprime pas mais la porte à une nouvelle échelle, en transforme la nature. L’histoire, celle de la nature comme celle de la société, n’a pas de point d’arrêt, ne mène pas à un équilibre stable. Il n’y a pas de fin de l’évolution, pas plus que de fin de l’Histoire. Cette manière dialectique d’interpréter la dynamique, mouvement et changement, s’oppose à la métaphysique qui considère les pôles opposés comme incompatibles et capables tout au plus de se détruire l’un l’autre. Pour la métaphysique, c’est l’un ou l’autre : la vie ou la mort, la maladie ou la santé, le bien ou le mal. En sciences, la démarche métaphysique a été compatible avec la phase de classement des formes réelles mais ensuite elle a laissé une conception figée qui est un frein à la compréhension des mouvements et des changements, dès lors que la science cherche le passage entre des formes séparées de la classification.

La démarche philosophique de Marx, contrairement à celle d’Hegel, est matérialiste, c’est-à-dire qu’elle étudie non seulement les idées mais également le monde réel dans son mouvement, sans supposer que la matière (et notamment la vie) ne serait qu’un sous-produit du monde des idées. Ce qui la distingue de l’ancien matérialisme, c’est que ce dernier étudiait la réalité de manière figée. La dialectique suppose une démarche différente :
 ne pas considérer les propriétés de l’objet séparément du mouvement et du changement de celui-ci,
 ne rien considérer comme immuable, ni un objet, ni une propriété, ni une structure
 ne pas séparer l’objet de son histoire ni de son environnement,
 ne pas craindre de trouver dans l’instabilité la source de la stabilité, dans le désordre à un niveau, la source de l’ordre à autre niveau,
 chercher dans le processus interne et contradictoire de l’objet, la source de son propre changement autant que de sa durabilité,
 chercher dans les contradictions la source de l’histoire,
 montrer comment celle-ci procède à la fois par transformations infinitésimales et par sauts à plus grande échelle,
 expliquer le saut brutal par le processus précédent, même s’il était apparemment stable et graduel,
 considérer que chaque phase n’est qu’une étape de l’histoire, que ce soit celle de la matière, celle de la société ou celle des idées,
 considérer ainsi que tout ordre est fait pour être supprimé et remplacé par un nouvel ordre

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