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Nazisme et grand capital

7 février 2016, 06:59

En février 1933, Goering a invité une vingtaine de capitalistes industriels à une conférence. Krupp était présent, ainsi que d’autres poids lourds des milieux capitalistes tels que Schacht, Funk, Voegler et quatre directeurs d’IG Farben. Hitler avait besoin d’argent. Il s’est adressé à eux en personne. Il leur expliqua que l’industrie allemande devait retrouver sa position dominante, en Allemagne et en Europe. Il fallait pour cela un programme de réarmement massif et la destruction totale des syndicats ouvriers, du Parti Social-Démocrate et du Parti Communiste. Ce programme correspondait exactement aux intérêts des capitalistes.

Les Krupp avaient combattu les syndicats pendant des décennies. Contraints de les reconnaître sous la République de Weimar, ils ont vu dans les méthodes hitlériennes une façon de les éliminer complètement, par la force. Dès lors, les nazis ont pu compter sur le soutien financier et politique, non seulement des Krupp, mais de pratiquement tous les représentants les plus puissants de la classe capitaliste allemande. En tant que président de la Fédération du patronat industriel, Krupp a décrété qu’aucune personne d’origine juive ne pouvait travailler pour ses membres. Pendant que les milices nazies massacraient les militants communistes, socialistes et syndicaux, et organisaient des rafles sanglantes et des persécutions contre les Juifs, Krupp a rédigé une lettre à Hitler pour lui dire que « l’évolution de la situation politique correspond à des aspirations qui sont miennes depuis longtemps. »

A l’initiative de Krupp, le salut nazi a été rendu obligatoire dans toutes les usines allemandes. Au printemps 1934, Hitler l’a nommé « Führer Economique ». En acceptant ce poste, Krupp a déclaré que son but était « la mise en place d’une coordination entre l’Etat totalitaire et l’organisation industrielle ». Pour se faire une idée de ce qu’il entendait par « coordination », il suffit de noter l’installation d’unités de la Gestapo dans les locaux des usines Krupp, à Essen et ailleurs. L’arrestation, la torture et l’assassinat de travailleurs avaient lieu quotidiennement. Entre 1934 et 1939, 700 salariés de chez Krupp ont été envoyés dans les camps de concentration. Très peu en sont revenus. En 1945, après la défaite de l’Allemagne, des salles d’interrogatoire et des instruments de torture ont été découverts dans les sous-sols de l’usine d’Essen, dont une petite cage dans laquelle les victimes croupissaient, et ou on les arrosait régulièrement d’eau glacée ou brûlante.
Avec le réarmement massif lancé par Hitler, les profits réalisés par le « super-nazi » Krupp montaient en flèche, grâce à d’importantes commandes de l’Etat. Entre 1933 et 1935, la masse des profits réalisés par l’entreprise a doublé. Ses achats de ferraille ont été multipliés par huit. L’entreprise fabriquait en masse des chars, des canons, des sous-marins et des navires de guerre. En 1935, Krupp employait 35 000 ouvriers. En 1938, ils étaient 112 000 – et 190 000 en 1939. Lors de l’annexion de l’Autriche, en 1938, Krupp a « acheté » l’aciérie géante de Berndorfer pour une bouchée de pain. En 1943, l’historien officiel de la famille Krupp décrivait cette opération comme « l’une des conséquences agréables de l’Anschluss ».

Les frères Averell et Roland HARRIMAN (initiés en 1917 à Skull & Bones) contribuèrent fortement à financer, par l’UNION BANK, les nazis. De même, les filiales d’ ITT et de General Electric soutinrent directement les SS du Reich. James Martin, chef du service des affaires concernant la guerre économique au ministère de la Justice, fit des recherches sur l’organisation concernant l’industrie nazie et a rapporté les faits suivants dans "All Honorable Men" : "Le principal agent de liaison entre Hitler et les barons argentés de "Wall Street" fut HJALMAR HORACE GREELY SCHACHT, président de la banque du Reich, dont la famille était étroitement liée à l’élite des finances internationales. Schacht fut le cerveau du "plan Young" (plan de reconstruction par l’intermédiaire de l’agent Morgan Owen Young) et aussi de la "Banque pour le règlement international des comptes". Le plan conçu par Schacht fonctionna à la perfection et contribua à rendre explosifs les événements dans la république de Weimar. DR FRITZ THYSSEN, l’industriel allemand, expliqua qu’il ne s’était tourné vers le parti nazi que lorsqu’il dut constater que pour empêcher l’effondrement total de l’Allemagne, il fallait lutter contre le plan Young.

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