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Les enjeux de l’affrontement en Ukraine

6 avril 2014, 19:09, par Robert Paris

Des manifestants pro-russes ont attaqué dimanche des bâtiments officiels dans l’est russophone de l’Ukraine, s’emparant notamment des locaux de l’administration provinciale dans la ville de Donetsk, ont constaté des correspondants de l’AFP.

Cette région, frontalière de la Russie, enregistre tous les dimanches depuis la chute du régime pro-russe de Kiev fin février, des manifestations en faveur du rattachement à Moscou.

A Donetsk, un millions d’habitants, principale ville du bassin minier du Donbass, plus de 2.000 pro-russes manifestaient près des locaux de l’administration de la province, gardés par plus de 200 policiers.

Les manifestants brandissaient drapeaux russes et panneaux avec les slogans "Donetsk, ville russe", "Donnez-nous un référendum" sur l’indépendance et le rattachement à la Russie, ou "Otan dehors".

A la fin du rassemblement, environ 150 protestataires se sont détachés de la manifestation pour s’en prendre au bâtiment de l’administration locale, selon un correspondant de l’AFP.

Après avoir été repoussés par la police, qui avait déployé un canon à eau qu’elle n’a pas utilisé, des manifestants ont réussi à pénétrer dans les locaux. Certains ont amené le drapeau ukrainien qui flottait sur le bâtiment de 10 étages et hissé à la place un drapeau russe.

Une banderole "République de Donetsk" a été déployée sur le bâtiment.

Des images diffusées sur le site "Novosti Donbassa", Nouvelles du Donbass, montraient alternativement des manifestants devant le bâtiment, et des manifestants faisant face, sans violence, à des policiers casqués dans ce qui semblait être le hall d’entrée.

Les policiers ont fini par quitter les lieux, a constaté le correspondant de l’AFP.

Les images diffusées ensuite sur le site montraient des manifestants dans le hall de l’immeuble, scandant "Russie ! Russie !", alors que l’un d’eux, mégaphone en main, assurait "Ceci n’est pas la fin, ce n’est que le début".

Le parquet de Donetsk a indiqué à l’AFP avoir ouvert une enquête sur la prise du bâtiment.

A Lougansk, autre grande ville de l’est du pays, des manifestants s’en sont pris au bâtiment des services de sécurité ukrainiens (SBU), également à l’issue d’un rassemblement pro-russe, a constaté un photographe de l’AFP.

Des manifestants, certains cagoulés, réclamaient la libération d’activistes pro-russes interpellés lors de précédentes manifestations. Ils ont jeté des oeufs puis des pierres sur les locaux du SBU, brisant des vitres.

La police a tenté sans succès de les repousser avec des gaz lacrymogènes. Les manifestants ont réussi à casser la porte d’entrée, et certains ont pénétré dans les locaux.

Par ailleurs, à Kharkiv, autre grande ville de l’Est (1,4 million d’habitants), des incidents ont opposé un petit groupe de nationalistes à des manifestants pro-russes, qui les ont obligés à quitter la zone de la manifestation à genoux, a constaté l’AFP. Les nationalistes -qualifiés de fascistes par Moscou et les pro-russes - ont ensuite été évacués sous protection de la police.

Depuis le renversement fin février du régime ukrainien pro-russe par des manifestants pro-européens à l’issue de violences sanglantes dans la capitale Kiev, les tensions sont vives dans l’est et le sud russophones de l’Ukraine.

Plusieurs personnes ont été tuées dans des manifestations dans l’est, frontalier de la Russie.

Le président russe Vladimir Poutine s’est engagé à "défendre par tous les moyens" les populations russophones des républiques de l’ex-URSS et jusqu’à 40.000 soldats russes ont été massés aux frontières de l’Ukraine, faisant redouter une invasion.

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