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Edito : Des travailleurs du textile morts au Rana Plaza au Bangladesh à ceux réprimés dans le sang au Cambodge, le prolétariat international se bat…

6 janvier 2018, 08:10

Le sort des prolétaires de la confection ne s’améliore pas !
Le 24 avril 2013, les rêves de sortir de la pauvreté en passant par les ateliers de confection ont subi un sacré revers. Ce matin-là, un immeuble de huit étages abritant cinq usines de confection de vêtements s’est effondré, tuant 1.134 hommes et femmes dont la plupart sont morts écrasés sous des tonnes de béton et de ferraille tandis qu’ils fabriquaient des vêtements pour des dizaines de marques internationales. Selon une couturière d’Ayesha Clothing, « la mort de Taslima Aktar est la conséquence logique » des conditions de travail imposées aux employés. En octobre, elle et ses collègues venaient de passer des mois à travailler sur une grosse commande de hoodies pour Old Navy. Elle m’a confié qu’elles devaient fabriquer entre 120 et 150 pièces à l’heure, toutes les heures, 14 heures par jour, jusqu’à ce que la commande soit entièrement exécutée. Un homme de 20 ans à la voix douce a qualifié « d’inhumaines » les pressions de la production. Les femmes ont confié que lorsqu’elles n’atteignaient pas leurs objectifs horaires –ce qui arrivait souvent, m’ont-elles expliqué– elles étaient insultées, humiliées en public ou moins payées. Certains contremaîtres, lorsqu’ils approchent les ouvrières pour les motiver à atteindre les objectifs, les touchent de façon inappropriée. « Nous n’avions même pas le temps d’aller aux toilettes, parce que nous devions remplir nos quotas », m’a raconté une autre femme.
Les journalistes et les activistes du travail qui ont fouillé les décombres ont retrouvé des liens avec Benetton, JCPenney, Joe Fresh et The Children’s Place, entre autres ; plus tard, des documents ont révélé la présence d’autres grandes marques comme Walmart. Le carnage du Rana Plaza a fait les gros titres dans le monde entier et fini par forcer le secteur de l’habillement, dont le chiffre mondial tourne autour de 3.000 milliards de dollars, à faire face aux coûts mortels de la mode bon marché.

L’année 2017 a été marquée par la répression massive de travailleurs dans l’industrie exportatrice du Bangladesh, qui a résulté dans l’emprisonnement de 35 responsables syndicaux, la fermeture définitive des bureaux de syndicats et le licenciement illégal de plus de 1 000 travailleurs ayant collectivement fait entendre leurs voix pour obtenir de meilleurs salaires et conditions de travail.

Au moins 11 dirigeants syndicaux du secteur du vêtement sont détenus au Bangladesh dans un recul alarmant sur les droits sociaux et la démocratie du pays. Depuis une manifestation des ouvriers de l’habillement en décembre pour réclamer une hausse des salaires, plus de 1 600 licenciements ont été prononcés et la police a déposé des plaintes contre 600 syndicalistes. Les forces de l’ordre ont perpétré des raids aux domiciles des leaders syndicaux et des activistes.
Des clients d’un magasin de mode Zara à Istanbul ont trouvé des étiquettes inhabituelles dans leurs vêtements. Celles-ci délivrent des plaintes d’ouvriers turcs affirmant ne pas avoir été payés pour leur travail, révèle l’agence de presse Associated Press (AP). Les étiquettes, qui incitent les clients à faire pression sur Zara, révèlent que ces ouvriers étaient des employés par Bravo Tekstil, un sous-traitant de Zara. Cette société aurait fermé du jour au lendemain. Les travailleurs affirment que ce fabricant leur doit trois mois de salaire et une indemnité de départ.

A l’autre bout du monde, au Nicaragua, des travailleurs ont été licenciés et emprisonnés pour avoir fait grève.

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