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Réponse à Robin Goodfellow sur la signification de la crise actuelle du système capitaliste

6 mars 2016, 09:36

Suite à la crise financière mondiale de 2008 et au ralentissement rapide de l’économie mondiale en 2009, divers économistes et experts bourgeois ont avancé l’idée que les économies dites BRICS – Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud – pouvaient constituer une nouvelle base pour l’expansion du capitalisme mondial.

Les derniers vestiges de ce mythe se sont effondrés cette semaine avec l’information que le gouvernement chinois envisageait de supprimer des millions d’emplois dans les industries de base qui souffrent de vastes surcapacités, et que le Brésil était entré dans une récession, la plus profonde contraction peut-être de son histoire.

L’affirmation que le groupe BRICS, des pays à revenu faible et moyen en proie à des problèmes de retard économique et dominés par les centres du capital financier impérialiste, pourrait en quelque sorte permettre une nouvelle avancée au capitalisme mondial n’a jamais été que de l’économie-fiction.

Cette fiction a pu être maintenue pour une courte période par le plan de relance initié par le gouvernement chinois, comprenant des dépenses publiques de 500 milliards de dollars, et l’expansion du crédit la plus rapide de l’histoire économique.

Le boom chinois de la construction et l’expansion de la capacité industrielle ont fait monter le prix des matières premières et fourni un coup de pouce aux pays exportateurs de matières premières. Mais l’effondrement des produits dits du « supercycle », reflété le plus immédiatement dans la chute du prix du pétrole depuis 2014 et concernant toute la gamme des matières premières industrielles, combiné aux sorties de capitaux des « marchés émergents », a déclenché une vague de destruction économique.

En plus de la situation économique qui se détériore en Chine et au Brésil, la Russie est en récession suite à la chute des prix du pétrole. L’Afrique du Sud, frappée par la chute des prix des métaux et les réductions de milliers d’emplois dans l’industrie minière, devrait bientôt entrer en récession. L’Inde est toujours présentée comme un « point lumineux », avec des taux de croissance de plus de 7 pour cent, mais son économie est minée par des créances douteuses, la baisse des marchés d’exportation et la stagnation des salaires et des investissements privés.

La contraction du Brésil (3,8 pour cent pour 2015) s’accélère ; les données publiées hier montrent que l’économie a baissé de 5,9 pour cent au quatrième trimestre de l’année par rapport à l’année précédente, alors que « l’ensemble des composantes de la demande interne a connu des baisses », selon l’agence de statistiques du pays. Le Brésil est en voie de subir la pire récession depuis le début des statistiques officielles, une autre contraction d’au moins 3 pour cent étant prévue pour cette année.

On ne peut saisir la pleine signification des annonces de la Chine et du Brésil si on les examine de façon isolée. Elles sont la manifestation de l’aggravation de la crise de l’économie capitaliste mondiale dans son ensemble et soulignent que l’effondrement commencé avec le krach de 2008 est entré dans une nouvelle étape.

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