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Luttes de classes en Côte d’Ivoire

10 mars 2015, 07:04

A l’intérieur du pays, sévissent des éléments de FRCI officiels ou non, qui érigent des barrages et rackettent la population.

C’est cette pratique qui est à la base de la révolte des jeunes du village de Blapleu, nouvelle sous-préfecture du département de Biankouma. A l’origine, des FRCI officiels : gendarmes, policiers et militaires, ont un corridor sur l’axe principal, tout juste en face du bureau du sous-préfet, où ils s’adonnent au racket, au vu et au su de tous. Et comme si cela n’était pas suffisant, il y a quelques mois, des éléments en treillis ont érigé des barrages de contrôle sur tous les axes reliant la sous-préfecture aux autres villages voisins. A ces barrages de fortune, ces éléments s’adonaient aux rackets en réclamant les pièces de vélo, de motos et même à des piétons qui vont au marché ou dans leurs champs. Mieux, ils se sont transformés en agents d’hygiène publique ou des Eaux et Forêt. Profitant de la lutte contre Ebola, ils fouillent les sauces des repas des femmes. Et même s’ils n’y trouvent rien, ils disent qu’ils sentent l’odeur de viande de brousse, une manière de leur extorquer de l’argent. Mais ce qui va faire éclater révolte de la population, c’est qu’à la veille des fêtes de fin d’année, ces éléments de FRCI qui ressemblent plutôt à des brigands de grands chemins, ont tenté de doubler la mise. Ils ont demandé une rançon allant de 1000 francs à 2000 francs pour le passage des motos. Les piétons doivent s’acquitter de 500 f s’ils n’ont pas leurs pièces d’identité, même s’ils partent dans leur champ.

La population excédée, est partie rencontrer le sous-préfet pour savoir s’il est au courant de cette pratique et si c’est lui qui a autorisé ces barrages de fortune. Une fois que le sous-préfet a répondu que c’était de simples bandits en treillis, les villageois se sont rués sur ces barrages pour les démolir et brûler tout. Ensuite, ils ont interdit aux occupants de remettre les pieds dans leur village.

Ce qui se passe dans ce village n’est qu’une illustration des agissements des milices pro Ouattara. A part Abidjan où ils sont moins visibles, dans le reste du pays, ils règnent en maîtres, vivant sur le dos de la population pauvre. Et tant qu’ils ne gênent pas les intérêts de l’impérialisme et des tenants du pouvoir à leur service, ils ont encore de beaux jours devant eux. Seule une réaction générale comme celle des habitants de ce village qui pourra mettre fin à ces pratiques.

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