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Le terrorisme est notre ennemi : tous les terrorismes et pas seulement celui qui se couvre de la religion pour commettre ses crimes

12 janvier 2015, 15:13

Et c’est parti pour policiariser la société française sous prétexte de lutte contre le terrorisme !

Voici ce qu’écrit Le Monde du 12 janvier :

Faut-il un « Patriot Act » à la française, après les tueries de Charlie Hebdo et de la porte de Vincennes ? Le lobbying des policiers, c’est de bonne guerre, a commencé, pour faire oublier les failles du dispositif et réclamer plus de moyens.

Une réunion à l’Elysée consacrée à la sécurité intérieure devait avoir lieu lundi 12 janvier, mais l’idée même de « guerre au terrorisme » est inquiétante. Elle est entrée dans le droit positif aux Etats-Unis sept semaines après le 11-Septembre, par une résolution du Congrès. Elle consacre « la notion d’“ennemis combattants illégaux”, rappelle Mireille Delmas-Marty, professeure au Collège de France. Des personnes qui ne bénéficient ni des garanties du droit pénal, parce que ce sont des ennemis, ni de celles des prisonniers de guerre, parce que ce sont des combattants illégaux ».

Le rôle du juge est marginalisé : c’est la guerre. Avec le Patriot Act, instauré par l’ordonnance du 13 novembre 2001, des commissions militaires deviennent des juridictions, et malgré la résistance de la Cour suprême, transgressent ouvertement le droit international. Les prisonniers de Guantanamo sont retenus et torturés à Cuba au seul gré des services américains, en marge de toutes les garanties minimales du droit américain ; l’ombre de ce droit d’exception est portée jusqu’en Europe, qui accepte d’accueillir des centres « d’interrogatoire » clandestins. La NSA, au nom de l’antiterrorisme, met en place un gigantesque réseau d’espionnage, qui s’étend jusqu’au téléphone d’Angela Merkel. Le Patriot Act, voté théoriquement pour quatre ans, a été prolongée deux fois, jusqu’en 2015.

En France, le gouvernement a déjà fait adopter la loi du 13 novembre 2014, qui prévoit l’interdiction de sortie du territoire des suspects candidats au djihad, et créé un délit d’« entreprise terroriste individuelle ». Les décrets d’application ne sont pas tous signés, mais il est clair que le nouveau texte n’empêche en rien les départs pour la Syrie et ne répond pas aux caractéristiques de la tuerie de Paris. Ce deuxième texte antiterroriste depuis le début du quinquennat – après une première loi défendue par Manuel Valls lui-même, lorsqu’il était ministre de l’intérieur – est le quinzième depuis 1986.

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