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Pourquoi la révolution prolétarienne socialiste doit être mondiale et non nationale ?

23 mars 2015, 12:30

La thèse avancée en 1924 par Boukharine et Staline et selon laquelle le socialisme pouvait être réalisé en Union soviétique sur la base des réserves nationales de celle-ci et indépendamment du sort de la révolution socialiste au niveau international représentait une révision fondamentale de la perspective qui avait guidé la direction soviétique et l’Internationale communiste sous Lénine. La scission introduite entre les perspectives pour l’Union soviétique et le développement de la révolution socialiste mondiale constituait également une attaque directe de la théorie de la révolution permanente, sur laquelle s’était basée la Révolution d’octobre 1917.

Trotsky écrivit dans son livre, La révolution permanente : « La théorie du socialisme dans un seul pays, qui a germé sur le fumier de la réaction contre Octobre, est la seule théorie qui s’oppose d’une manière profonde et conséquente à la théorie de la révolution permanente. »

« A notre époque, qui est l’époque de l’impérialisme, c’est-à-dire de l’économie mondiale et de la politique mondiale dirigées par le capitalisme, pas un seul Parti communiste ne peut élaborer son programme en tenant essentiellement compte, à un plus ou moins haut degré, des conditions et tendances de son développement national. Cette constatation est aussi pleinement valable pour le parti exerçant le pouvoir dans les limites de l’U.R.S.S. Le 4 août 1914 sonna et pour toujours le glas de tous les programmes nationaux. Le parti révolutionnaire du prolétariat ne peut se fonder que sur un programme international correspondant au caractère de l’époque actuelle, l’époque de l’apogée et de l’effondrement du capitalisme. Un programme international communiste n’est en aucun cas une addition de programmes nationaux ou encore un amalgame de leurs caractères communs.

Le programme international doit procéder directement d’une analyse des conditions et des tendances de l’économie mondiale et du système politique mondial dans leur ensemble dans tous ses rapports et dans toutes ses contradictions, c’est-à-dire avec l’interdépendance antagoniste de ses différentes parties. A l’époque actuelle, bien plus que par le passé, l’orientation nationale du prolétariat ne doit et ne peut que découler/provenir de l’orientation mondiale et non l’inverse. C’est en cela que réside la différence fondamentale et primaire entre l’internationalisme communiste et toutes les variétés de socialisme national… »

Il poursuit ainsi : « En reliant entre eux des pays et des continents qui se trouvent à des étapes différentes de développement par un système de dépendance et d’oppositions, en rapprochant ces divers niveaux de développement, en dressant impitoyablement les pays les uns contre les autres, l’économie est devenue une puissante réalité qui domine les réalités diverses des pays et des continents. A lui seul, ce fait fondamental confère un caractère très réaliste à l’idée même d’un Parti communiste mondial. »

Avant la mort de Lénine en 1924, personne dans la direction du Parti communiste, ni en Union soviétique ni internationalement n’avait jamais émis l’idée qu’une société socialiste autosuffisante pouvait être construite sur le seul sol soviétique ou un autre pays.

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