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Qui gouverne l’Algérie ?

20 décembre 2015, 08:46

L’opposition parlementaire a signé, hier, à l’occasion du vote du PLF 2016 par l’APN, une révolte inédite et qui fera assurément date.

La séance du vote en plénière, hier, du projet de loi de finances 2016 restera dans les annales de l’Assemblée nationale. Les travaux ont failli prendre une tournure violente dès l’ouverture. La dispute était imminente entre deux groupes de députés, ceux de l’opposition et ceux de la majorité parlementaire. Le premier, mené essentiellement par le PT, le FFS et l’Alliance verte, était décidé à bloquer le vote, quitte à user d’une pratique à laquelle les élus du peuple n’ont jamais recouru, jusque-là. L’autre, chargé d’entériner le choix du gouvernement même avec des procédés “antidémocratiques”, est décidé, lui, à l’en empêcher. D’emblée, les députés du PT ont envahi le bureau de l’Assemblée. Ils veulent imposer “un point d’ordre” que le président, Mohamed Larbi Ould Khelifa, a refusé. Le président invite le rapporteur de la commission des finances à la tribune pour lancer les travaux, mais peine perdue. Les députés de l’opposition ont décidé de l’interrompre en investissant la tribune. La situation dégénère et devient vite incontrôlable. Face à l’intransigeance de ces députés, les élus du FLN entrent en jeu. Bousculades, insultes et violence physique ont émaillé le lancement des travaux. La séance est encore retardée. Même des ministres se sont joints à la cohue. Les opposants au PLF 2016 étaient munis de pancartes sur lesquelles ils ont inscrit leurs slogans hostiles au texte du projet de loi présenté par l’Exécutif. “Non à la paupérisation du peuple”, “Non à l’oligarchie”, les députés scandaient, à tue-tête, leur refus “d’accorder plus d’avantages à une oligarchie qui ne cache plus son envie de tout siphonner”.

À peine le président de la séance a-t-il fait appel aux intervenants, que les députés du FFS, du PT, de l’Alliance verte, de la Construction nationale et des indépendants ont quitté la salle pour rejoindre le hall et ensuite le boulevard Zighoud. Encerclé par un dispositif policier, Ali Laskri, député du FFS, a lancé à l’adresse de la foule que “cela est le propre d’un système finissant dont il faut hâter le départ”. Malgré ce chahut, le projet de loi a été voté à la majorité des députés du FLN, du RND et de Taj, mais la cohue d’hier est à inscrire comme une révolte inédite dans une institution qui n’arrive toujours pas à se départir de son rôle de boîte d’enregistrement.

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