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Assemblée générale interprofessionnelle du 1er mai à Paris

2 mai 2015, 07:09

Compte-rendu de la réunion du comité Interpro de l’Est-Parisien du 23 avril 2015

L’assemblée a réuni environ 25 personnes, dont de nouveaux participants. Deux salariées ex-grévistes de Radio-France ont rejoint la réunion.

BILAN DES ACTIONS

BNF

Après deux semaines, la grève a été victorieuse sur presque toutes les revendications (sauf sur l’obtention d’un 13è mois) (à noter que 3 embauches ont été annoncées (CDD et CDI)).
Un camarade a pris l’initiative de lancer une caisse de grève sur un site web (potcommun.fr). Celle-ci a été relayée par le site de L’Humanité. En 24H la somme de 755,30 euros a été recueillie ainsi que de nombreux mots de soutien (avant que le compte ne soit bloqué). L’initiative du camarade a amené une discussion avec le syndicat Solidaires-Culture qui encadrait les grévistes. Cette démarche a d’abord été perçue comme une "arnaque à la caisse de grève". Il s’agit maintenant de remettre l’argent aux grévistes.

Nettoyage

Une information est donnée sur une grève du nettoyage aux Finances Publiques. Une coordination de grévistes des centres des 2è, 11è, 17è et 20è arrondissements a été mise en place.

Groupe Vivarte (La Halle aux Vêtements, La Halle aux Chaussures, André, Kookaï…)

Le camarade rappelle le plan de licenciement du groupe qui concerne plus de 1500 salariés.
5 magasins ont été visités dans l’Est parisien. Les salariés ne sont pas très mobilisés et l’accueil a été mitigé. Il faut être nombreux (5 personnes) pour entrer dans un magasin et discuter avec les salariés sans que les gérants puissent interférer.

Contact a été pris avec un délégué CGT. La ligne des syndicats sera de se battre pour des indemnités extra-légales maximales, considérant que se battre pour le maintien de l’emploi est peine perdue.

Il faut opposer des revendications qui remettent en cause la logique d’entreprise où tout se décide en fonction de qui a la propriété. Une manifestation est prévue devant le siège du groupe le 28 avril.

Radio-France

Deux camarades sont allés sur place et ont pu échanger avec 7 personnes. Deux camarades sont venues à la réunion.

Il y a un choc de la défaite, les grévistes estiment avoir été trahis par les syndicats mais cela n’est pas affirmé de manière aussi claire.

Alors que les négociations avec le médiateur se faisaient en présence des grévistes (et salariés), la dernière réunion du lundi précédant la fin de la grève, la ministre, le président et les syndicats se sont enfermés à huis clos. Le lendemain 4 syndicats puis le 5° un jour après (CGT) levaient les préavis. Les syndicats n’ont fait voter que leurs adhérents, donc des grévistes et des non grévistes (réciproquement des grévistes non syndiqués n’ont pas pu voter), alors que tout s’était jusque là décidé en AG.

Il s’agit maintenant de gérer l’après. Un collectif est né (Le meilleur des ondes, avec une web radio) et les ex grévistes créent une « coopération ».

Le fait qu’il n’y ait pas eu de comité de grève est clairement identifié comme un point faible.
Les suppressions de postes sont toujours d’actualité mais les syndicats affirment que si la grève s’est arrêtée c’est pour mieux négocier…

Le 24 avril a lieu une réunion entre direction, organisations syndicales et médiateur. Cette fois, les salariés y sont « invités »

Sans papiers du Kremlin-Bicêtre

Des camarades rendent compte d’une intervention dans une lutte de sans-papiers (un piquet de "grève") d’ouvriers licenciés qui étaient entièrement encadrés par les syndicats, dans le secteur du nettoyage. Le dialogue et la confiance établie par la présence auprès de ce piquet a permis de les aider à mieux "s’auto-organiser" et à dépasser la barrière que mettait les syndicats à une négociation directe. A la suite d’une action plus offensive (blocage des camions) ils ont pu obtenir satisfaction. Il s’agissait aussi d’arriver à prendre la parole directement, à la place de leurs "représentants" (LDH...)

DEBATS

Plusieurs points sont abordés.

Syndicalisme

La discussion reprend les thèmes des autres réunions avec en gros deux grandes tendances.

 Une critique du syndicalisme en tant que tel, comme organe de pacification et de compromission de classe

 un appel à faire la distinction entre l’organe, ses militants et ses « « cadres »

La montée d’un syndicalisme plus offensif (comme le syndicalisme révolutionnaire au début du 20° siècle) n’est pas dissociable du développement de la lutte des classes.

Nature des revendications

Il y a un endormissement généralisé des travailleurs. Personne ne demande l’abrogation de la loi Macron. On a un retour au 19° siècle qui se profile, mais ce n’est pas le premier pas, ni le dernier. Le capital vise la "chinisation" des prolétaires.

Que faut-il revendiquer par rapport aux licenciements ?

Il y a des positions sur l’indemnisation par l’argent (primes extra-légales), d’autres sur le maintien dans l’emploi quel que soit le prix pour le patronat ; ce n’est pas au prolétariat de payer le prix de la gestion capitaliste.

Dans le rapport capital/travail il y a inévitablement le chômage, c’est une des armes du capital et de l’aliénation au travail. Relier le maintien de l’emploi au temps de travail.
La question du travail est soulevée à cette occasion : faut-il défendre des emplois de « merde » ? Les prolétaires sont contraints de travailler quoi qu’il arrive.

Faut-il revendiquer la prise des moyens de production lorsqu’une activité n’est plus assurée ?
Le mouvement coopératif a joué un rôle dans le mouvement ouvrier, sans illusions sur sa portée profonde sur la rupture avec le capitalisme.
Il ne s’agit pas seulement du contenu des revendications, mais aussi des moyens de luttes. Certaines défaites peuvent apporter plus que des victoires, en termes d’apprentissage de la lutte et de traces pour les conflits futurs.

L’importance des caisses de grève a été soulevée. Les grévistes ne devraient pas à avoir à cesser leur combat pour cause de manque d’argent.

Rôle du comité

Le comité n’a pas à se poser en donneur de leçons sur les revendications. Il faut accompagner la dynamique des luttes, qui ont toutes leur mouvement propre. C’est un lieu d’échange, de discussion et d’information, qui peut apporter des idées et aider à tisser des liens entre les travailleurs.

Discussion du tract

Plusieurs points de vue sont exprimés.

Certains camarades pensent que le tract est réducteur dans la mesure où il semble pointer uniquement la responsabilité des directions syndicales et que par ailleurs il faudrait le rendre plus "positif" en exprimant des revendications plus concrètes ou en évoquant directement les notions de solidarité.

D’autres camarades se déclarent en accord avec le texte qui rompt avec le discours ambiant et qui appelle à une AG de rupture.

Une discussion a lieu sur le fait de seulement citer, ou au contraire de mettre au premier plan le mot d’ordre de retrait (ou d’abrogation) de la loi Macron.
Il n’y a pas de vote formel sur le tract, mais l’assemblée déclare que ceux qui veulent en faire une déclinaison le fassent, trois personnes sont volontaires. Le texte circulera sur la liste de diffusion.

Proposition de thèmes pour les prochaines réunions.

Trois thèmes qui ont fait l’objet d’échanges tout au long de l’assemblée sont proposés pour des discussions plus structurées lors des prochaines réunions :

 le syndicalisme

 la stratégie vis-à-vis des licenciements

 la question du travail

Financement des tracts

Certains camarades ont la possibilité de tirer de nombreux exemplaires. Une enveloppe circulera lors des prochaines assemblées pour le financement du matériel pour tracts (cartouches, ramettes...).

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