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Les mille et un mensonges de la « crise grecque »

14 juillet 2015, 10:46

Quatre jours à peine après le vote écrasant des travailleurs et de jeunes grecs contre le diktat d’austérité de l’UE, Athènes a présenté une proposition de mesures d’austérité de €13 milliards aux ministres des Finances et aux chefs de gouvernements européens ce weekend. Le gouvernement grec espère que grâce à ces mesures brutales, il obtiendra un plan de sauvetage de l’UE de €53 milliards.

La proposition, approuvée massivement par le Parlement grec vendredi, est encore plus draconienne que le plan d’austérité de 9 milliards € rejeté par les électeurs grecs lors du référendum. Elle comprend :

*Une augmentation progressive de l’âge de la retraite de 62 à 67, achevé en 2022, accompagnée de « mesures dissuasives » contre les retraites anticipées.
*L’élimination d’une prestation de solidarité pour les retraités pauvres et une augmentation de 50 pour cent des coûts de soins pour les retraités.

* Une hausse de la TVA sur la plupart des produits à 23 pour cent, appliquée aussi aux îles grecques, souvent pauvres et isolées.

*Des réductions des salaires du secteur public, imposées en « unifiant » la grille des salaires, ainsi que d’autres attaques contre le Code du travail.

*L’achèvement de toutes les privatisations actuellement prévues, y compris les aéroports régionaux et les ports du Pirée, de Thessalonique et de Hellinikon.

*Des coupes aux subventions pour les agriculteurs, ainsi qu’une fiscalité, visant à augmenter l’imposition des petites entreprises, des propriétaires fonciers et des travailleurs indépendants.

Avec un cynisme achevé, le dirigeant de Syriza, le Premier ministre Alexis Tsipras, a présenté cette répudiation flagrante de la volonté du peuple grec comme un triomphe de la démocratie. En fait, le résultat confirme entièrement l’évaluation faite par le World Socialist Web Site de la décision d’appeler le vote : c’était « une fraude réactionnaire, visant à donner un vernis de légitimité démocratique au pillage de la Grèce par les banques ».
La capitulation éhontée de Syriza face à l’UE est la conclusion inévitable de sa trajectoire depuis sa prise de pouvoir en janvier. Dès le début, il n’a jamais demandé rien de plus que des modifications marginales de la politique européenne. Il a immédiatement promis de ne prendre aucune mesure unilatérale pour répudier la dette de 300 milliards € de la Grèce ni d’imposer des contrôles pour enrayer la fuite des capitaux des banques grecques.
Syriza a rejeté tout appel à l’opposition de masse à l’austérité de l’UE dans la classe ouvrière européenne. Le gouvernement a plutôt cherché à se concilier avec les banques et les grandes puissances impérialistes européennes, ainsi qu’avec de l’Administration Obama. Les gouvernements européens, menés par Berlin, ont traité Tsipras avec un mépris bien mérité, sachant qu’ils n’avaient absolument rien à craindre du chef de file de Syriza.

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