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Est-on en danger en vivant à proximité des centrales nucléaires françaises ?

2 mars 2016, 18:53

Le canton de Genève porte plainte contre la centrale nucléaire française du Bugey "pour mise en danger d’autrui et pollution des eaux".

Un rapport de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) publié hier s’inquiète d’une pollution des sols et de la nappe phréatique autour de plusieurs centrales nucléaires, dont celle du Bugey

Des déchets radioactifs datant des années cinquante et soixante sont à l’origine de contamination du sous-sol et parfois des nappes phréatiques, indique un rapport de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), mis en ligne hier. En cause, des conditions d’entreposage « ne présentant pas un confinement des matières suffisant ». Parmi les sites concernés, pour la plupart les premiers réacteurs nucléaires français, apparaît la centrale du Bugey.

Le rapport identifie la zone dite de « la butte » au sud du site : soit un million de m3 de déblais naturels divers auxquels s’ajoutent « quelques déchets non radioactifs provenant de la construction des différentes tranches, des aéroréfrigérants, des stations de pompage » et des résines des déminéralisateurs amenées entre 1978 et 1982. Mais les analyses radiologiques menées sur les eaux souterraines « ne relèvent rien d’anormal ». Un autre entreposage, proche du réacteur Bugey 1 qui doit être déconstruit, « a été vidé et n’est plus utilisé ».

Existe-t-il alors un risque sanitaire pour la population vivant aux abords de la centrale ? Selon l’IRSN « le Rhône constitue la principale cible d’une pollution éventuelle. De nombreux captages d’eau potables existent le long du Rhône à l’aval du site, soit dans la nappe alluviale, soit directement dans le Rhône ».

Hier soir, Jacques Munier, le directeur de la centrale attendait d’avoir vu le rapport. Mais la préfecture de l’Ain se voulait rassurante indiquant que l’Etat multiplie les contrôles sous l’égide de la Drire. Des contrôles dits « de prévention de la pollution et des risques » à travers l’instruction des demandes d’autorisation d’installations classées (appréciation des modifications apportées par les exploitants à leurs installations, examen d’analyses ou d’études imposées à ces derniers (études de dangers, études de sols, études technico-économiques de gestion de l’eau, etc.) Et des contrôles des installations, directs lors d’inspections sur site ou de contrôles inopinés, ou indirects lors de l’examen de résultats de mesures de rejets polluants à l’émission, des bilans de fonctionnement décennaux consistant en la réactualisation périodique de l’étude d’impact des installations.

Plus de contrôles souhaités. Le code de la santé publique impose aussi aux distributeurs d’eau potable un contrôle annuel de la qualité radiologique de leur eau. Et la centrale du Bugey réalise ses propres analyses de l’eau prélevée dans des puits du site. Elle mesure le tritium et l’ensemble des rayonnements bêta. Les chiffres publiés mensuellement étant inférieurs au seuils réglementaires.

Pas de quoi s’affoler donc ? Voire. « Si les dispositions prises pour la surveillance des nappes phréatiques sous les sites nucléaires sont globalement satisfaisantes, indique le rapport de l’IRSN, une « amélioration de la connaissance de l’hydrogéologie aux abords des sites » est souhaitable. « Aucun bilan national de la qualité radiologique des eaux de consommation n’est disponible » déplore d’ailleurs l’IRSN.

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