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La révolution prolétarienne en Finlande (1917-1918) ou le caractère mortel des illusions réformistes en situation révolutionnaire

13 novembre 2015, 05:58

La Finlande, qui fut l’un des pays européens les plus critiques à l’encontre de la Grèce durant la crise de la dette, se retrouve aujourd’hui confrontée à de graves difficultés économiques qui ont conduit son ministre des Finances à la qualifier de nouvel "homme malade de l’Europe".

Longtemps considéré comme l’un des bons élèves de la zone euro, le pays tente désormais de sortir de trois ans de récession.

Les tentatives du Premier ministre Juha Sipila pour réduire les congés et les salaires ont provoqué d’importantes manifestations et des mouvements de grève. Une ambitieuse réforme des dépenses de santé a par ailleurs exposé les divergences au sein du gouvernement de coalition, qui a failli éclater la semaine dernière.

Certains parlementaires de la mouvance du chef du gouvernement sont allés jusqu’à demander un débat sur la sortie du pays de la zone euro afin qu’il puisse dévaluer sa monnaie pour relancer les exportations.

La marge de manoeuvre de Juha Sipila est étroite. Il doit convaincre tous les partenaires d’une coalition hétéroclite de la nécessité d’imposer des réformes structurelles pour relancer la croissance tout en ménageant les syndicats pour éviter de nouvelles grèves.

Le chômage et la dette publique augmentent dans un pays freiné par un coût du travail élevé, le déclin de son emblème Nokia dans le domaine de la téléphonie et la récession en Russie, l’un de ses principaux marchés à l’export.

En y ajoutant le vieillissement de la population, la Finlande, qui a déjà perdu son "triple A", vit son ralentissement économique le plus marqué depuis la Seconde Guerre mondiale et se prépare à des lendemains difficiles.

Le Premier ministre, qui a prévenu que la Finlande pourrait connaître un sort similaire à celui de la Grèce, vise 10 milliards d’euros d’économies d’ici à 2030, dont quatre milliards d’ici à 2019.

Pour y parvenir, son gouvernement, en place depuis cinq mois, se prépare à bouleverser la protection sociale, la gouvernance régionale et le marché du travail pour relancer l’emploi et les exportations.

Les appels de Juha Sipila à un "esprit commun de la réforme" ont toutefois du mal à se faire entendre, comme en témoigne le tollé provoqué par ses propositions de réduire les congés des fonctionnaires et les primes au travail dominical.

Une manifestation de 30.000 personnes dans les rues d’Helsinki en septembre et des grèves qui ont bloqué les chemins de fer, les ports et les moulins à papier l’ont contraint à renoncer à ces mesures.

Avec un taux de chômage proche de 10%, de nombreux Finlandais regrettent les temps d’avant l’euro, quand les dévaluations de la monnaie nationale permettaient de relancer les exportations.

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