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Pourquoi Bohr et Heisenberg rejettent la dialectique des contradictions ?

24 septembre 2015, 16:18, par Robert Paris

Pourquoi affirmer que Heisenberg et Bohr avaient un a priori qu’ils auraient imposé contre le sens philosophique de ce qu’ils voyaient eux-mêmes ?

Heisenberg reconnaît ne pas connaître la réponse sur la signification des sauts quantiques et de « ce qui se passe » : « Lorsque l’électron (d’un atome) saute – dans le cas d’émission de rayonnement – d’une orbite à l’autre, nous préférons ne rien dire au sujet de ce saut : est-ce un saut est-ce un saut en longueur, un saut en hauteur ou quoi d’autre ? »
Mais il décide qu’on n’a pas à se poser la question !

La dialectique, il la voit tout à fait dans la physique contemporaine mais choisit, comme il l’a écrit, d’effacer les contradictions dialectiques :

« Nous pouvons remarquer que la physique moderne est à un certain point de vue très proche des doctrines d’Héraclite. » écrit Werner Heisenberg, dans « Physique et philosophie »…

« Pour conclure maintenant tout ce que nous avons dit de la science actuelle, nous pouvons peut-être déclarer que la physique moderne n’est qu’une partie - mais aussi une partie très caractéristique - d’un processus historique général qui tend à une unification. » écrit Werner Heisenberg dans "Physique et philosophie" et pourtant la thèse de Copenhague qu’il soutient est dualiste ce qui est tout le contraire d’une unification : les complémentaires de Bohr et Heisenberg sont séparés, ne surviennent pas dans les mêmes cidconstances et ne sont pas interactifs…

Werner Heisenberg n’était pas du tout un adepte politique des révolutions. Au début de son ouvrage, « La partie et le tout, le monde de la physique atomique », il raconte la genèse de ses idées et tient à rappeler qu’il a commencé à réfléchir aux atomes alors que lycéen, il faisait partie des jeunes volontaires enrôlés comme troupe fasciste contre la révolution des soviets ouvriers de Bavière, à Munich. Et pourtant, il avertit : « Si nous voulons parler de révolutions dans la science, il est important de regarder ces révolutions de très près. » Et pourtant, celui qui écrit ainsi est tout le contraire d’un révolutionnaire.

La réalité qui lui apparaît en physique, elle, est bel et bien révolutionnaire, même si cela ne lui plait pas nécessairement :

« Certes, j’ignore si l’on peut faire un parallèle entre les révolutions de la science et celles de la société humaine. (...) Du point de vue de l’évolution historique – et ceci est vrai, me semble-t-il, au même titre pour les arts et les sciences – de longues périodes d’arrêt ou en tout cas d’évolution très lente. (...) Cependant, à un moment donné ce lent processus – au cours duquel, peu à peu, le contenu de la discipline considérée subit une mutation – en arrive tout d’un coup, et parfois de façon tout à fait inattendue, à produire des possibilités et des valeurs nouvelles. »

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