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Silence ! on privatise l’Etat !

4 avril 2018, 13:26

Le contrôle des pv pour stationnement impayé a été privatisé par la ville de Paris et le résultat est là...

Les dysfonctionnements constatés autour de Streeteo, l’un des prestataires privés chargé depuis le 1er janvier par la mairie de Paris de procéder au contrôle et à la verbalisation du stationnement, sont désormais entre les mains de la justice. Selon nos informations, le parquet de Paris a très récemment ouvert une enquête préliminaire pour faux et escroquerie. Les investigations ont été confiées à la brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) de la police judiciaire parisienne.

Il y a deux semaines, nous révélions le témoignage d’un ancien chef d’équipe de l’entreprise. Hamidou Sall expliquait alors comment lui et d’autres agents avaient été encouragés à procéder à des contrôles… depuis leur bureau. Pour tenir le cahier des charges fixé par la Ville de Paris depuis la privatisation du contrôle du stationnement payant, Streeteo aurait, dénonçait-il, demandé à ses salariés d’entrer dans leur PDA (sorte de smartphone qui sert à faire les contrôles) des listes de plaques d’immatriculation. Or ces numéros correspondaient à des voitures précontrôlées par les véhicules Lapi (lecture automatisée des plaques) de Streeteo, parfois plusieurs jours auparavant. Une vidéo tournée par certains employés et diffusée sur les réseaux sociaux en atteste.

« Gonfler les chiffres de contrôle »

Selon Hamidou Sall, qui a rapidement démissionné de l’entreprise, cette méthode aurait donc été mise en place afin de « gonfler les chiffres de contrôle ». « Très vite, en janvier, Streeteo s’est rendu compte qu’on ne pourrait pas atteindre les objectifs de la Ville de Paris (NDLR : le contrat entre la municipalité et l’opérateur privé ne prévoit pas un nombre minimum de contraventions mais de contrôles). Après avoir mis en place ce système, au moins la moitié des contrôles étaient effectués dans le bureau », précisait le jeune homme, assisté par deux avocats, Mes Yassine Yakouti et Karim Morand Lahouazi.

Réunis autour d’une table, les agents pouvaient alors enregistrer à la chaîne des centaines de numéros de plaques, comme s’ils les avaient observés de visu dans la rue. « On nous demandait de désactiver le GPS de nos PDA pour que les contrôles ne soient pas localisés », ajoutait-il.

Parmi la foule de faux contrôles ainsi effectués, impossible bien sûr de dresser des contraventions. Celles-ci auraient immédiatement été contestées. « La consigne était, en enregistrant les plaques, de donner un faux motif pour justifier l’absence de FPS (forfait post-stationnement) », détaillait Hamidou Sall. Trois choix en général s’offrent à l’agent : la personne est dans sa voiture, l’automobiliste est agressif, ou la voiture verbalisée dispose d’une carte de stationnement PMR (personne à mobilité réduite). « On nous demandait de changer régulièrement de motif », selon l’ancien employé.

Le nombre anormalement élevé de non-verbalisation pour cause de carte PMR avait néanmoins explosé, au point d’alerter la mairie qui avait alors découvert le pot aux roses et convoqué Streeteo. « A la suite de ce rendez-vous, précise un communiqué de la Ville du 7 mars dernier, les dirigeants de Streeteo ont diligenté une enquête interne, qui a confirmé un dysfonctionnement. Ils y ont mis totalement un terme dès le 22 février, tout en engageant des mesures disciplinaires à l’égard du cadre qui en était à l’origine. »

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