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Quand la bourgeoisie voulait faire crever de faim autant qu’étouffer sous les calomnies le révolutionnaire Karl Marx…

27 mars 2018, 08:05

Lettre de Marx à Engels

Londres le 24 juillet 1857

Cher Engels,

… Si tu as la possibilité, envoie-moi un peu d’argent. Je suis menacé lundi de l’huissier pour les impôts et du propriétaire. De plus cette dèche totale m’a empêché depuis quinze jours de procurer à ma femme, dont la convalescence est très lente et qui s’affaiblirait plutôt de jour en jour, les petits fortifiants que le docteur a prescrits.

Pendant tout ce temps, j’ai tenté, mais toujours en vain, de faire escompter une traite ou, ce qui est très courant à Londres, d’obtenir un prêt d’une société de crédit. Pour cette dernière opération, il faut deux garants respectables, et j’ai échoué complètement dans nos tentatives pour les dénicher.

Mes arriérés au « Tribune » sont si insignifiants que je ne puis songer à tirer une traite sur lui avant deux semaines. Ils seraient plus importants si, d’une part, je n’avais pas été forcé avant de tirer de l’argent sans avoir la provision nécessaire et si, d’autre part, je n’avais pas été forcé avant de tirer de l’argent sans avoir la provision nécessaire et si, d’autre part, les perturbations domestiques n’avaient pas entraîné quelques manques à gagner.

Rien n’est plus pénible que de t’importuner avec mes misères alors que tu es malade, mais je suis tellement isolé qu’il ne me reste rien d’autre à faire.

J’espère que tu te rétabliras bientôt au bord de la mer…

Lettre d’Engels à Marx

Waterloo le 30 juillet 1857

Cher Marx,

Me voici enfin à la mer depuis avant-hier soir, à trois miles au-delà de Newbrighton, mais sur la rive nord de la Mersey ; malheureusement, je suis arrivé avec un bon refroidissement, qui aggrave momentanément mon histoire glandulaire, me fait beaucoup souffrir et m’empêche de dormir. Le pire, c’est que je suis pour quelques jours autant dire totalement incapable de travailler – mon rapport quotidien à Heckescher et les quelques mots que j’ai par ailleurs à écrire, voilà tout ce que j’arrive à faire. Le soir, je suis tellement accablé de douleurs et de lassitude que je ne suis pas même parvenu jusqu’ici à lire. Il a fallu encore que cette sacrée histoire arrive juste à présent ! Depuis vendredi soir et samedi matin, j’ai perdu tout mon temps à cause des dérangements et maintenant de la maladie. Je t’assure que je fais pitié à voir, tout voûté, paralysé et faible et, en ce moment, je ne sais que faire, tant je souffre…

J’espère que l’air de la mer me mettra bientôt en état de boulonner comme il faut ; comme vont les choses, je m’ennuie à mourir…

Lettre de Marx à Engels

Londres, le 9 août 1857

Je ne suis pas en mesure aujourd’hui d’écrire plus que quelques lignes. Seulement mes meilleurs vœux pour ta guérison. Ta santé est pour moi un souci aussi grand, plus grand même que si j’étais moi- même malade. Où en est ta toux ? D’après tes lettres, il semble que tu sois au moins tranquille de ce côté.

Mon docteur me dit que, dans des cas comme le tien, si l’état du malade ne permet pas les bains de mer, il a employé de l’eau de mer chauffée pour laver tout le corps, en utilisant graduellement de l’eau de moins en moins chaude.

Dis-moi si on t’ordonne du fer ? Le fer, dans les cas de cette sorte comme dans beaucoup d’autres, semble d’un grand secours.

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