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Ce n’est pas une guerre de civilisation, ce n’est pas une guerre de religion, ce n’est pas une guerre de races, c’est une guerre de classes

30 octobre 2016, 12:42

Les Nations Unies ont été le théâtre d’une discussion houleuse sur la guerre en Syrie. Les puissances occidentales ont condamné la Russie pour crimes de guerre pour ses opérations dans la ville d’Alep, située au nord de la Syrie.

Le chef des opérations humanitaires de l’ONU et ex-membre du parti conservateur au Parlement britannique, Stephen O’Brien, a donné le ton en se déclarant « bouillonnant de rage » par rapport à l’incapacité du Conseil de sécurité de prendre des mesures. « Alep est essentiellement devenu une zone de guerre », a-t-il dit.

Le fait que les avions russes et syriens ont arrêté, depuis dix jours, leurs frappes contre des milices islamistes affiliées à Al-Qaïda qui contrôlent l’est d’Alep a été balayé sous le tapis par Samantha Power, l’ambassadrice américaine aux Nations Unies, qui personnifie l’hypocrisie de l’impérialisme des « droits de l’homme ».

Se moquant de l’ambassadeur russe Vitaly Churkin, elle a déclaré : « On ne reçoit pas des félicitations ou du crédit pour ne pas avoir commis des crimes de guerre pendant une journée ou une semaine. » Poursuivant sa diatribe, elle a demandé : « Est-ce que la Russie croit que tous les enfants d’Alep-Est sont des membres d’Al-Qaïda ? »

Ce genre d’indignation devant le sort des civils et des enfants est très sélectif. Aucun des représentants de l’impérialisme américain et de ses alliés ne montre la moindre indignation devant le meurtre d’hommes, de femmes et d’enfant à Alep-Ouest, qui est contrôlé par le gouvernement syrien et qui est régulièrement bombardé par des tirs de mortiers et de roquettes fournis aux « rebelles » liés à Al-Qaïda par le Pentagone et la CIA.

Jeudi, des tirs de roquettes ont coûté la vie à six enfants à l’ouest de la ville, où la vaste majorité de la population vit. Trois enfants syriens sont morts à leur école et 14 autres ont été blessés. Dans le cadre d’une autre attaque, trois jeunes frères sont morts lorsqu’une roquette a atteint leur maison.

Selon les impérialistes humanitaires, le massacre de civils causé par les frappes aériennes américaines ailleurs en Syrie ne peut en aucun cas être comparé aux décès causés par les bombes russes à Alep.

Amnistie internationale a émis un rapport mardi sur 11 frappes différentes commises par la « coalition » menée par les États-Unis dans lesquels elle fait état que 300 civils ont été tués. Le Pentagone a reconnu seulement un décès dans ces bombardements. D’autres groupes sur le terrain ont établi le nombre de civils tués par la guerre aérienne américaine en Syrie à beaucoup plus que 1000. En tout, le Pentagone admet avoir tué seulement 55 civils en deux ans. Les moqueries de Power selon lesquelles les Russes voient chaque enfant d’Alep comme des membres d’Al-Qaïda s’appliquent avec autant de force au Pentagone, dont les bombes tuent apparemment seulement des membres de l’État islamique.

Power a elle-même beaucoup d’expérience dans ce genre grotesque du deux poids deux mesures. Cette croisée pour les droits de l’homme a défendu la position que « tous les enfants de Gaza sont des membres du Hamas » pendant le siège israélien de 51 jours qui a tué plus de 2100 Palestiniens et qui en a blessé plus de 11000. Pendant cette guerre inégale, l’ambassadrice a utilisé sa position aux Nations Unies pour proclamer sans relâche qu’Israël avait le droit de « se défendre ».

Brandissant la bannière dégoûtante de l’impérialisme des Droits de l’homme, elle a vigoureusement défendu la guerre des États-Unis et de l’OTAN en Libye, qui a tué des dizaines de milliers de personnes et laissé le pays en ruines, ainsi que la guerre de changement de régime en Syrie, qui a coûté la vie à plus de 300.000 individus et qui a forcé des millions de personnes à fuir de leur maison.

L’hypocrisie et le deux poids deux mesures des accusations de crimes de guerre lancées contre la Russie à propos de Alep émergent le plus clairement en relation avec le lancement plus tôt ce mois-ci du siège, mené par les États-Unis, de la ville irakienne de Mossoul, située à environ seulement 500 km à l’Est. La ville avait été capturée par l’État islamique en 2014.

Tandis que les Russes sont accusés d’avoir fait d’Alep une « zone de tuerie », les médias occidentaux parlent régulièrement de l’assaut américain comme étant la « libération » de Mossoul. À cette fin, les avions de combat américains, les lance-roquettes et autres artilleries lourdes sont régulièrement utilisés pour bombarder la ville de plus d’un million d’habitants. Les analystes admettent que la ville sera réduite en ruines. Le chef du Commandement central de l’armée américaine, le Général Joseph Votel, s’est vanté dans une entrevue à l’AFP que ses forces avaient tué de « 800 à 900 combattants de l’État islamique ». Il n’a rien dit sur le nombre de civils tués sous les bombes américaines et les grands médias américains n’ont montré aucun intérêt pour le sujet.

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