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Le monde marche-t-il inexorablement à la guerre et pourquoi ?

10 novembre 2016, 16:48

L’OTAN mettra des centaines de milliers de soldats en état d’alerte pour une action militaire contre la Russie dans les prochains mois, ont déclaré les hauts responsables de l’OTAN au Times de Londres lundi.

Cette alliance militaire dirigée par les États-Unis prévoit d’accélérer la mobilisation des forces qui se comptent par dizaines de milliers et, finalement, des centaines de milliers et de millions qui doivent être mobilisés contre la Russie. Au-delà de sa force d’intervention d’urgence de 5000 hommes, l’OTAN triple sa « force d’intervention en place » à 40 000 et met des centaines de milliers de soldats aux niveaux d’alerte plus élevés.

Le Times a écrit : « Sir Adam West, représentant permanent sortant de la Grande-Bretagne à l’OTAN, a dit qu’il pensait que l’objectif était d’accélérer le temps de réponse de quelque 300 000 militaires à d’environ deux mois. À l’heure actuelle, une force de cette taille pourrait prendre jusqu’à 180 jours pour être déployée ».

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré : « Nous […] nous penchons sur la question de ce que nous appelons les forces de suite. Il y a un grand nombre de personnes dans les forces armées des alliés de l’OTAN. Nous sommes à la recherche de la façon dont un plus grand nombre d’entre elles peut être prêt en un délai plus court. « Selon le Times, M. Stoltenberg a expliqué que l’OTAN est dans une recherche générale sur les méthodes pour « l’amélioration de la préparation d’un grand nombre des trois millions de soldats, marins, aviateurs et soldats de l’infanterie de marine de l’alliance ».

La cible de ces déploiements, les plus importants depuis la dissolution de l’Union soviétique par la bureaucratie stalinienne et la fin de la guerre froide il y a un quart de siècle, est la Russie.

« Nous avons vu une Russie plus affirmée mettant en œuvre un important renforcement militaire depuis de nombreuses années, en triplant les dépenses militaires depuis 2000 en termes réels ; en développant de nouvelles capacités militaires ; en exerçant leurs forces et en utilisant la force militaire contre les voisins », a déclaré Stoltenberg. « Nous avons également vu la Russie utiliser la propagande en Europe parmi les alliés de l’OTAN et c’est exactement la raison pour laquelle l’OTAN réagi. Nous répondons avec le plus grand renforcement de notre défense collective depuis la fin de la guerre froide ».

Ces déclarations montrent comment la planification de l’OTAN pour une guerre horrible contre la Russie a continué dans le dos du peuple tout au long de la campagne électorale présidentielle américaine. Par ailleurs, les déploiements militaires et les préparatifs de guerre par le Pentagone et les états-majors des différents pays européens vont de l’avant, quels que soient les résultats de l’élection aux États-Unis et celles prévues dans les pays européens de l’OTAN en 2017.

L’attaque vague de Stoltenberg sur la « propagande » russe en Europe est une allusion à l’opposition instinctive à la guerre qui existe dans la classe ouvrière européenne et internationale et à la méfiance populaire envers la propagande anti-russe véhiculée par des responsables de l’OTAN comme Stoltenberg et West.

L’année dernière, un sondage réalisé par Pew a trouvé une large opposition internationale à la participation de l’OTAN à une guerre conventionnelle contre la Russie en Europe de l’Est, même dans un scénario qui supposerait que la Russie ait commencé le conflit. Dans ces conditions hypothétiques, 58 % des Allemands, 53 % des Français et 51 % des Italiens se sont opposés à toute action militaire contre la Russie. L’opposition à la guerre dans le sondage aurait sans doute été plus élevée si les sondeurs avaient mentionné que la décision de l’OTAN d’attaquer les forces russes en Europe de l’Est pourrait mener à une guerre nucléaire.

Cette opposition est ancrée dans une profonde désaffection à l’égard des guerres impérialistes au Moyen-Orient de la période post-soviétique et du souvenir de deux guerres mondiales en Europe au XXe siècle. Les arguments que Stoltenberg a employé pour la contrecarrer sont politiquement frauduleux.

La principale menace de l’agression militaire et de la guerre en Europe ne vient pas de la Russie, mais des pays de l’OTAN. Au cours des 25 dernières années, les puissances impérialistes de l’OTAN ont bombardé et envahi des pays d’Asie centrale, du Moyen-Orient et d’Afrique. En Europe, ils ont bombardé la Serbie et le Kosovo dans les guerres balkaniques des années 1990, repoussé les frontières de l’OTAN à des centaines de km vers l’Est et soutenu un putsch violent mené par les fascistes pour renverser un gouvernement pro-russe en Ukraine en 2014.

Le caractère agressif de la politique de l’OTAN a émergé une fois de plus vendredi dernier, lorsque NBC News a rapporté que les unités américaines de cyberguerre avaient piraté les réseaux clés russes d’électricité, d’Internet et militaires. Ceux-ci sont maintenant « vulnérables à l’attaque par des armes informatiques américaines secrètes si les États-Unis le jugent nécessaire », a déclaré NBC.

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