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Bientôt la commémoration du centenaire de la Révolution russe de février et octobre 1917

14 novembre 2017, 14:43

L’oligarchie du Kremlin a accueilli le centenaire de la Révolution d’Octobre avec un mélange de peur et d’hostilité, falsifiant 1917 et l’attaquant sur une base nationaliste et d’extrême droite.

Il n’y a eu pratiquement aucune célébration officielle du centenaire. Le Kremlin a parrainé un défilé militaire sur la Place Rouge de Moscou qui a reconstitué un événement de la Seconde Guerre mondiale (de 1941). Le Parti communiste (KPRF), une organisation de droite qui glorifie les crimes du stalinisme et maintient des liens avec des groupes xénophobes interdits, a organisé la seule commémoration.

L’extrême hostilité de l’oligarchie à l’égard de1917 trouve son expression la plus nette dans la campagne télévisée financée par l’État contre la révolution et très particulièrement Léon Trotsky, qui n’était pas seulement, avec Lénine, le principal dirigeant du soulèvement et le fondateur de l’Armée rouge, mais aussi l’opposant marxiste central de la trahison nationaliste de la révolution par la bureaucratie stalinienne.

Une série de huit épisodes à gros budget sur Trotsky a été diffusée la semaine dernière sur la première chaîne, la chaîne de télévision la plus regardée en Russie. Elle a fait un usage flagrant de clichés antisémites et d’extrême droite, dépeignant Trotsky comme un obsédé sexuel et un égocentrique assoiffé de sang. Un autre « documentaire » sur la première chaîne, « Le Diable de la Révolution », relance les anciennes calomnies selon lesquelles les bolcheviks étaient financées par les Allemands.

Le président Vladimir Poutine, lui-même un multimilliardaire selon certains, s’est distancié de toutes les commémorations publiques de la révolution. Le mois dernier, il a exprimé son hostilité à la révolution, déclarant devant un groupe d’universitaires : « N’était-il pas possible de suivre une voie de réformisme pas-à-pas plutôt que de passer par une révolution ? Ne pouvions-nous pas avoir évolué par un mouvement en avant constant plutôt que par la destruction de notre État et la fracture impitoyable de millions de vies humaines ? »

Au cours de la dernière période, le Kremlin s’est donné beaucoup de peine pour trouver un moyen de faire face à l’héritage de la révolution russe. En traitant les événements et leurs implications politiques, il a oscillé entre trois tendances principales.

La première, une campagne néo-stalinienne, a trouvé son expression dans d’innombrables ouvrages faisant l’éloge de Staline et justifiant les crimes contre la révolution, y compris la terreur des années 1930. La seconde est celle de la propagation d’attaques antisémites d’extrême droite contre la révolution et ses dirigeants, donnant lieu à des publications dénonçant Trotsky comme un agent des « Rothschild » et le traitant de « mangeur d’hommes ». La troisième et la plus récente, a été un effort de la part du Kremlin de décrire la révolution comme un événement essentiellement national – une « grande révolution russe » – qui aurait eu comme objectif la sauvegarde de « l’État russe ». Cette falsification a été entérinée dans un nouveau manuel d’histoire destiné aux programmes scolaires dans tout le pays.

L’assaut contre 1917, qui dans de nombreux cas ravive des attaques contre la révolution et Trotsky qui étaient le fonds de commerce bien connu des armées blanches contre-révolutionnaires, est un signe de l’une extrême faiblesse économique et politique de l’oligarchie russe qui est issue de la restauration capitaliste.

La réimposition du marché en Russie a été un désastre absolu pour la grande majorité de la population du pays. Cela a créé une couche parasitaire d’oligarques qui règnent sur une économie très inégale et surtout dépendante des exportations d’énergie.

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