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Où va l’Amérique de Trump ?

21 septembre 2017, 07:57

En tout cas, l’Amérique de Trump vise la montée du bellicisme dans le monde !

Il n’est pas courant qu’un Etat membre de l’Organisation des Nations unies (ONU) menace de « détruire totalement » un autre pays devant ses représentants. Donald Trump a franchi ce pas mardi 19 septembre, au cours de sa première intervention devant l’Assemblée générale des Nations unie, en s’en prenant avec virulence à la Corée du Nord si son pays est obligé « de se défendre ou de défendre ses alliés » contre Pyongyang.

Le régime nord-coréen, jugé « mauvais » et « corrompu », a été mentionné le premier dans la liste dressée par le président des Etats-Unis des « Etats voyous représentés ici qui soutiennent le terrorisme et menacent d’autres nations, ainsi que leur propre peuple ». M. Trump a d’ailleurs emprunté à ses messages agressifs publiés sur son compte Twitter pour estimer à propos de Kim Jong-un que ce dernier, qualifié il y a une semaine de « Rocket man », en allusion à la multiplication des essais balistiques, s’était engagé « dans une mission suicide ».

M. Trump s’est ensuite tourné vers l’Iran, associé curieusement, comme lors du discours prononcé en mai à Riyad, au terrorisme d’essence djihadiste, pourtant lié aux courants les plus radicaux du sunnisme, alors que l’Iran s’appuie au Moyen Orient, en dehors de l’Irak, sur certaines minorités chiites. Le président des Etats-Unis a éreinté une nouvelle fois l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, considéré comme « une honte ».

« Nous ne pouvons pas respecter un accord s’il sert à couvrir l’éventuelle mise en place d’un programme nucléaire », a-t-il déclaré, alors que l’Agence internationale de l’énergie atomique assure que Téhéran respecte ses engagements. M. Trump s’est d’ailleurs gardé d’annoncer une sortie américaine de cet accord conclu avec les membres permanents du Conseil de sécurité ainsi que l’Allemagne.

La diplomatie iranienne, citée par l’agence de presse Fars, n’a pas tardé à réagir. Le ministre des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a estimé que « les propos tenus par le chef d’Etat américain étaient « effrontés » et ne tenaient « aucun compte de la lutte menée par l’Iran contre le terrorisme », qu’ils traduisaient « sa méconnaissance des choses, son ignorance ».

Pivotant vers Cuba, et surtout le Venezuela, dans un lointain écho à des propos qu’aurait pu prononcer Ronald Reagan, le président a assuré que « partout où le socialisme ou le communisme ont été appliqués, ils ont apporté l’angoisse, la dévastation et l’échec ». M. Trump ne s’est cependant pas montré plus précis à l’encontre du président vénézuélien, Nicolas Maduro, dans le contexte de graves tensions internes, que sur l’Iran.

« Nous ne pouvons pas rester sans rien faire. En tant que voisin et ami responsable, nous devons avoir un but », à savoir que les Vénézuéliens puissent « recouvrer leur liberté, remettre le pays sur les rails et renouer avec la démocratie », a-t-il ajouté, se disant prêt à « de nouvelles actions », sans en préciser la nature, dans le cas où le président vénézuélien persisterait dans la voie visant à « imposer un régime autoritaire ».

Ces charges vigoureuses ont pu donner l’illusion d’une ambition de la part du président des Etats-Unis d’endosser le costume de « gendarme du monde ». Elles ont masqué la réaffirmation, dans la continuité avec l’essence de sa campagne présidentielle, d’une vision du monde centrée sur la promotion de la « souveraineté » nationale, pilier de la « sécurité » et de la « prospérité ». Cette défense de la souveraineté a conduit M. Trump à une critique à demi-mot de la Russie à propos de l’annexion de la Crimée, mais Moscou n’a été cité, comme la Chine, que pour son vote en faveur de sanctions contre Pyongyang.

« En tant que président des Etats-Unis, je mettrai toujours l’Amérique en premier, tout comme vous, car les responsables de vos pays devront toujours mettre vos pays en premier », a-t-il assuré avant d’appeler à un « grand réveil des nations ». « Améliorer les conditions de vie de nos peuples exige aussi que nous travaillions ensemble dans une étroite harmonie et une unité pour créer un avenir plus sûr et pacifique pour tout le monde », a poursuivi M. Trump, sans détailler comment la somme des intérêts particuliers pourrait automatiquement favoriser le bien commun.

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