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Faux socialisme en Inde

10 janvier 2014, 15:35

D’après la publicité qui lui est faite, on pourrait croire qu’il est très populaire en Inde et qu’il est vu comme le plus grand homme du pays. Toutefois, d’après une enquête nationale menée par History TV et la CNN indienne, c’est Bhimrao Ramji Ambedkar, personnage tout à fait inconnu en occident, leader historique des Dalits (les Intouchables) et grand critique des positions de Gandhi vis-à-vis des Intouchables, qui a été nommé le plus grand homme de l’Inde de tous les temps. Sur google, le nom d’Ambedkar est plus souvent recherché que celui de Gandhi.

L’un des grands mythes construits par les propagandistes de Gandhi est que l’indépendance de l’Inde a été gagnée au moyen des protestations pacifiques menées par le ‘Mahatma’. La réalité est différente. D’un côté, tant qu’elle voulait garder l’Inde et maintenir sa répression, y compris la répression violente, la Grande-Bretagne a pu endiguer et mépriser le mouvement de Gandhi. D’un autre côté, après la deuxième Guerre Mondiale, la Grande-Bretagne n’a tout simplement plus été en mesure de maintenir sa domination sur l’Inde. La Grande-Bretagne est sortie endettée et ravagée par la guerre. Mais tant que le capital britannique pouvait continuer à exploiter les régions dominées par la Grande-Bretagne, l’Etat britannique pouvait évacuer ses colonies et accorder l’indépendance.

En Inde, la domination britannique était menacée par des luttes radicales de masses, qui pour la plupart n’avaient rien à voir avec Gandhi. Si la Grande-Bretagne avait tenté de se maintenir physiquement, ces luttes de masses se seraient radicalisées d’autant plus, menaçant le capitalisme lui-même. Quelles étaient ces formes de lutte ?

Sous l’influence de la révolution russe, une frange des nationalistes indiens avancés fut attirée vers le marxisme et un parti communiste fut établi. Le PC avec d’autres organisations révolutionnaires et syndicats militants, gagna du poids à la fin des années 1920, qui vit une série de soulèvement paysans. Avec l’irruption de la deuxième Guerre Mondiale, une nouvelle vague de révoltes paysannes et de grèves déferla, en même temps qu’une montée en puissance des forces indépendantistes, choses qui ont été complètement effacées du portrait officiel de l’indépendance indienne. Le Congrès National Indien avait été marginalisé par la croissance des forces révolutionnaires et par son incapacité à faire face à la répression que les Britanniques avaient déchaînée lors du massacre d’Amritsar en 1919.

Gandhi lança la salt satyagraha [mouvement de résistance non-violent contre le monopole du sel détenu par les Britanniques] au début des années en 1930, en partie pour regagner de l’influence au sein du Congrès. Pendant la deuxième Guerre Mondiale, pour reprendre l’initiative face à une activité de masses beaucoup plus radicale, le Congrès arbora le slogan ‘Quit India’ en 1942.

Cependant, c’était la continuation des luttes de masses qui permirent d’en finir avec la domination britannique. A la fin de la guerre, il y eut un mouvement de grève massif, pendant lequel 1.700 personnes furent tuées par la police coloniale. Il y eut des mutineries massives de marins indiens, et la résistance à la domination britannique grandissait dans les forces armées indiennes. Les organisations paysannes radicales et les syndicats se développaient, en taille et en influence, et les actions armées devenaient de plus en plus monnaie courante. Dans le Bengale, les femmes jouaient un rôle non négligeable dans les groupes armés.

Un autre mythe veut que Gandhi fût un grand pacifiste et un défenseur intransigeant de l’indépendance indienne. En réalité, il avait soutenu l’impérialisme britannique pendant la première Guerre Mondiale et avait encouragé les Indiens à se battre pour la Grande-Bretagne. Il avait lui-même tenté par deux fois de se faire incorporer dans l’armée. Gandhi prétendait que l’Empire Britannique avait un « fondement spirituel ». Tout en soutenant l’impérialisme armé, il s’opposait à la révolte de Chauri Chaura de 1921 et exigeait la cessation du Mouvement National pour la Non-Coopération. Gandhi soutenait la Home Rule [l’autonomie] plutôt que l’indépendance. A ce moment, ses opinions différaient de celles de nombre de leaders du mouvement indépendantiste. Par exemple, sa position sur la première Guerre Mondiale rencontrait l’opposition du Ghadar Party, plus radical.

A cette époque, la plupart des intellectuels avancés étaient hostiles à la domination britannique, depuis les années 1880. Ils remarquaient que celle-ci arrêtait le développement économique et social du sous-continent (et lui faisait même faire marche arrière). Malgré cela, jusqu’à la fin des années 1920, Gandhi continua à rejeter le mouvement indépendantiste indien, en faveur de la Home Rule. Certains leaders du Congrès exprimaient leur frustration à l’endroit de ses illusions vis-à-vis des Britanniques et de son refus de faire avancer la lutte à un niveau supérieur.

Une autre fable nous le dépeint en homme simple, en homme du peuple et en homme qui renonce au pouvoir personnel. Mais, même après la première Guerre Mondiale, son opinion était que les masses indiennes, par une modération exemplaire, allaient pouvoir impressionner les Britanniques (et lui-même) et montrer qu’elles méritaient l’indépendance. En même temps, tout le temps en réalité, il prenait lui-même toutes les décisions en ce qui concerne la tactique et la stratégie.

D’autres membres du Congrès manifestaient fréquemment leurs désaccords envers son comportement autocratique. Il prétendait répondre à un appel de l’au-delà, comme le font souvent les autocrates, et Gandhi ignorait purement et simplement les décisions du Congrès avec lesquelles il n’était pas d’accord, et n’en faisait qu’à sa tête. Il préférait travailler avec une petite coterie élitiste plutôt qu’avec l’organisation en tant qu’ensemble, et se servait de la pratique du jeûne pour contrôler le mouvement du Congrès. Face à ses jeûnes, ses opposants devaient abandonner leurs récriminations et suivre ses décisions.

Il aimait dire aux masses indiennes comment se comporter, mais il était moins sourcilleux en ce qui concerne la classe capitaliste indienne. Par exemple, il était proche des Birlas, une famille de capitalistes qui donnait de l’argent à la clique de Gandhi et lui prodiguait des conseils en matière de politique économique.

Un autre boniment présente Gandhi comme un grand champion des Dalits, qui aurait tenté d’abolir le statut d’intouchable. Mais Ambedkar critiquait Gandhi pour être trop passif à ce sujet. L’attitude de Gandhi vis-à-vis des Dalits, cohérente avec ses idées élitistes en général, était paternaliste. Il voulait les libérer, non qu’ils se libèrent eux-mêmes. Il en vint même à se mettre en grève de la faim pour que les Dalits n’aient pas de siège au parlement indien, bien qu’il soutînt le droit des autres minorités à y siéger. En effet, Gandhi soutenait la structure sociale hindoue. Il voulait l’améliorer graduellement, en retirant les barrières érigées contre l’accès des Dalits à l’égalité, mais il ne voulait pas défier la structure sociale elle-même.

Qui plus est, il mettait sans cesse en valeur les obligations des opprimés, sans faire l’équivalent du côté des Britanniques. Dans sa vision du monde, les droits des opprimés avaient moins d’importance que leur obéissance à son code de valeurs morales. Il n’est peut-être pas inopportun de remarquer que ce fils d’un haut bureaucrate d’un Etat princier expliquait que « nous ne sommes pas connus pour avoir partie liée avec des bandes de brigands ». Il n’a jamais abandonné son idée féodale selon laquelle les masses n’ont pas de droits propres, uniquement des devoirs.

Gandhi est aussi connu pour être très spirituel. C’est peut-être vrai. Mais quelles conséquences cela a-t-il eu pour l’Inde ? Ses idées sur la religion et la spiritualité, ainsi que le type d’Inde d’après l’indépendance qu’il voulait voir émerger, correspondait non pas à la longue association du sous-continent avec la science et le rationalisme, mais plutôt avec une certaine mise à l’écart exotique de l’Inde. Apparemment, Dieu était son ami proche. Il aimait à personnaliser cette relation, en disant souvent « Dieu m’a averti de… » pour que les autres lui obéissent. En outre, il utilisait les textes religieux pour propager l’idéalisme pacifiste, avec souvent des résultats tragiques, non pas comme moyen de mobiliser les masses. (D’autres leaders utilisaient parfois les textes religieux, mais pour susciter la résistance, non la passivité).

Il idéalisait l’existence paysanne et le village, plutôt que la modernisation et l’émancipation. Mais une Inde faite de millions de petits villages arriérés n’était pas la voie vers une terre de liberté et d’abondance. Un aspect de son aura spirituelle et religieuse est son prêche pour l’abstinence. Cela permettait de consolider le puritanisme moral. Mais cela avait aussi un côté dégoûtant. Par exemple, à la fin de sa vie, Gandhi commença à coucher avec des jeunes femmes et de très jeunes filles – en prétendant qu’il s’agissait pour lui de tester ses « résolutions platoniques ».

"Gandhi, de qui parle t on ?", il y a effectivement bien 2 familles Gandhi au minimum connues politiquement en Inde qui n’ont pas de lien de parenté entre elle , mais qui ont ce lien qui unit les classes dirigeantes.

Gandhi le Mahatma, "père de la nation indienne", dont nous parlons dans ce texte, car c’est lui qui prône la non violence pour le peuple et le soutien aux 2 guerres mondiales , c-a-d la participation à la boucherie entre les peuples, et la répression des muniteries de marins et travailleurs à Delhi, contre la guerre. Ce Gandhi est bien un avocat bourgeois qui dirigea le parti du congrès .

Nehru a une fille qui s’appelle Indira... qui épousa Feroze Gandhi (1912-1960), un journaliste et homme politique de religion parsi, sans lien de parenté avec le Mahatma. Elle succéda à son père au même poste, c’est a dire 1er ministre de l’Inde.

A lire la Lettre de Gandhi à Hitler, dans laquelle il le conjure de ne pas déclencher la guerre et d’atteindre ses objectifs par la non-violence, 23 juillet 1939, il commence la lettre par "dear friend".....

Même dans la guerre des Boers, où furent inaugurées des méthodes fascistes comme les camps d’extermination, Gandhi soutient le camp exterminateur anglais sous prétexte d’en tirer l’indépendance. ; Au début de la deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare en effet que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Où est la non-violence là dedans. Pourtant, il est déjà non violent et cela consiste dans le fait de ne pas se défendre face aux attaques fascistes des blancs racistes d’Afrique du sud contre les indiens et les noirs, même pas se défendre légalement...

En tant que sergent major, Gandhi a remporté des médailles à la guerre des Boers et, quatre ans plus tard, durant la guerre anglo-zouloue. Il a donné sa bénédiction à une sorte de prince, le nawab de Malerkotla, qui avait donné l’ordre de fusiller dix musulmans pour chaque hindou tué sur son territoire. Et, lors d’une réunion de prière, en juin 1947, quelques mois avant sa mort, il a déclaré : « Si nous avions la bombe atomique, nous l’aurions utilisée contre les Britanniques. »

La non violence de Gandhi est surtout liée à l’idée que l’on ne doit pas faire de révolution prolétarienne...

Appartenant à une caste supérieure, il s’opposait à une proposition des autorités britanniques d’accorder aux « intouchables » (la plus basse classe sociale) un statut électoral séparé afin que leurs intérêts puissent être mieux représentés. Son jeûne était censé durer jusqu’à la mort. Il a duré cinq jours, c’est-à-dire jusqu’à ce que les dirigeants hindous aient fait pression sur le leader des intouchables pour qu’il refuse les réformes britanniques.

Sur les autres plans aussi, Gandhi a propagé sciemment une mythologie de sa personne...Il a toujours été pratiquement impossible de toucher à son image. Quand on a appris qu’il « autorisait » des adolescentes de son ashram à dormir nues avec lui (et des milliers d’entre elles se disputaient ce privilège), on nous a expliqué qu’il s’agissait d’une façon de « mettre son vœu de chasteté à l’épreuve ». On sait également qu’au nom de sa cause, il devait endurer nu les massages que lui faisaient subir ces mêmes filles pendant une heure chaque jour. Elles lui administraient également un lavement d’eau salée quotidien.

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