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La révolte gronde en Guyane

27 octobre 2017, 08:25

Jeudi soir, quelques heures après son arrivée, une manifestation organisée par le collectif qui a animé le mouvement social du printemps (Pou Lagwiyann Dekolé, pour que la Guyane décolle en créole) a dégénéré à Cayenne devant les grilles de la préfecture. Quelques centaines de personnes, jeunes et moins jeunes dont beaucoup de femmes, manifestement décidés à en découdre, exigeaient d’être reçues le soir même par le chef de l’Etat. L’entourage de ce dernier, retenu à quelques centaines de mètres de là dans la résidence du préfet pour un dîner républicain, avait fini, sous la pression, par accepter le principe d’une rencontre le lendemain matin.

« Pas d’accord », avait répondu la foule conduite par quelques dizaines de « grands frères », ceux-là mêmes qui avait lancé en mars la révolte contre l’insécurité et la délinquance. Parce que certains d’entre eux souhaitent protéger leur anonymat, en particulier les fonctionnaires, ces hommes à la carrure souvent impressionnante ont pris l’habitude de porter des cagoules noires qui leur donnent une allure plutôt inquiétante. En raison du très large discrédit des élus locaux, ces grands frères ont quasiment fini par les remplacer comme expression légitime de la volonté populaire.

Mais jeudi soir, ce fut à leur tour d’être débordés par une base allergique à toute négociation ou compromis. Dans les rues de Cayenne, ils sont tous persuadés que le chef de l’Etat se prépare à ne pas tenir la promesse des « Accords de Guyane ». Ils veulent en engagement ferme sur trois milliards d’euros et ils ont bien noté que le chef de l’Etat, lui, insistait plutôt sur le premier milliard du plan d’urgence investi dans des équipements collectifs. Macron est beaucoup moins précis sur les deux autres milliards demandés, dont il veut lier le déblocage à la définition de projets précis par les Guyanais eux-mêmes.

C’est donc sur le champ, jeudi soir et non pas vendredi matin, que Macron devait recevoir les Guyanais en colère. Puisque le président ne semblait pas vouloir l’entendre, ils ont renversé une première barrière de sécurité sur la place de la préfecture, puis une seconde jusqu’à ce que quelques dizaines de gendarmes mobiles affectés à la protection de la préfecture se retrouvent littéralement coincé entre la foule et l’entrée du bâtiment. « Dé-ter-mi-nés ! Dé-ter-mi-nés ! » scandaient les manifestants en agitant le drapeau jaune et vert frappé d’une étoile rouge.

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