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Mélenchon, le caméléon politique

18 avril 2017, 10:56

La candidature de Mélenchon ne servira pas à avancer les intérêts politiques ou sociaux des travailleurs. Pendant de longues décennies, à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur du PS, il a déçu les espérances qu’il tente à présent d’exploiter – en manipulant et en trahissant l’opposition à la guerre du Golfe en 1991 et à la préparation de l’euro. Il défend le capitalisme, a appelé à voter Hollande, et a proposé d’être son premier ministre.

Il ne sera ni anti-guerre ni pro-immigré. Son populisme anti-marxiste qui rejette le socialisme, un rôle politiquement indépendant pour la classe ouvrière, et même la distinction entre la gauche et la droite, s’est avéré être un instrument réactionnaire des classes possédantes. Au pouvoir, ce serait un ennemi acharné des travailleurs.

Son allié grec, le gouvernement Syriza (« Coalition de la gauche radicale ») du premier ministre Alexis Tsipras, a remporté l’élection de janvier 2015 en promettant de mettre fin à l’austérité dictée par l’UE à la Grèce. Il a totalement trahi ses promesses électorales, après s’être allié aux Grecs indépendants d’extrême-droite. Il a reconduit le Mémorandum d’austérité avec l’UE quelques semaines à peine après son élection et a imposé de profondes coupes sociales en 2015, foulant aux pieds son propre référendum, où 60 pour cent des Grecs ont voté « non », contre l’austérité.

Son allié espagnol, Podemos, recrute de larges sections du corps d’officiers de l’armée espagnole et a obtenu de nombreuses responsabilités dans les administrations locales et municipales, et celles-ci ont soigneusement remboursé les prêts des banques tout en écrasant les grèves.

Mélenchon tente de se fait passer pour un candidat de paix et d’humanisme, mais il veut rétablir le service militaire universel, et il compte sur le soutien du Front de gauche, qui a voté l’état d’urgence à l’Assemblée nationale en novembre 2015. Le contenu de sa proposition de relancer le service militaire – à présent que les frappes de Syrie font planer la menace d’une guerre entre l’OTAN et la Russie, principal allié de la Syrie – est clair. Il veut préparer pour ce que Macron a appelé une « époque » de guerres majeures.

Les larmes qu’il verse face aux réfugiés noyés en Méditerranée sont particulièrement hypocrites, car il a soutenu en 2011 les débuts des guerres contre la Libye et la Syrie qui ont forcé des millions de gens à fuir leur foyers pour tenter de gagner l’Europe. Le Front de gauche a aussi joué un rôle central dans l’incitation de l’islamophobie, en avançant des lois contre le voile et la burka.

Mélenchon lui-même est nationaliste. Il ne peut rien contre la poussée du capitalisme vers la guerre, qui ressort du système dépassé des Etats-nations, de la profonde contradiction entre la division du monde en Etats nationaux et le caractère international de la production.

A Marseille, il a proposé de réagir au danger d’une guerre en organisant une « conférence de la sécurité en Europe » qui traiterait « de tous les problèmes surgissant ou ayant surgi entre l’Atlantique et l’Oural ». Selon lui, ceci « permettrait que la menace épouvantable qui se dessine soit repoussée par les lumières de la raison et de la discussion (...) Nous autres, Français, nous aurions à dire que nous ne voulons d’aucune guerre, ni petite, ni moyenne, ni grande sur le vieux continent ».

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