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Luttes de classes en Haïti - Class Struggle in Haïti

14 juillet 2017, 06:47

Sous l’instigation de plusieurs syndicats du secteur de la sous-traitance, des milliers d’ouvriers ont pris part, pour la 3e journée consécutive, à une manifestation pour réclamer 800 gourdes comme salaire minimum. En solidarité, une délégation du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a également pris part à cette marche qui s’est déroulée de manière pacifique.

La mobilisation des ouvriers exigeant 800 gourdes de salaire minimum dans le secteur textile ne souffre d’aucune anémie. Loin s’en faut. Une résolution du Sénat haïtien, demandant au président de la République de surseoir à la publication des recommandations du Conseil supérieur des salaires (CSS) vient apporter de l’eau à leur moulin. Ce mercredi, ils ont encore manifesté dans les rues de la capitale, pour la 3e journée consécutive.

Après avoir ciblé tour à tour le Ministère des Affaires sociales et du Travail et le Parlement haïtien, la marche, partie de la Sonapi, s’est dirigée devant le Palais national. Dominique St-Éloi, responsable de la Confédération nationale des ouvriers haïtiens (CNOH), qui participait à la marche, demande au président Jovenel Moïse de prendre en compte la résolution du Sénat de la République. « Les ouvriers réclament 800 gourdes comme salaire minimum. Toutes les actions de l’exécutif doivent aller dans le sens de cette revendication. De plus, nous exigeons des avantages sociaux, notamment dans le transport en commun et la nourriture », a-t-il fait savoir. Plus loin, celui qui a été désigné au CSS par les syndicats des travailleurs et qui n’y a jamais siégé a dénoncé Pierre Joseph Polycarpe et Fritz Charles. Ce sont les 2 autres représentants des travailleurs dans cet organe. St-Éloi les accuse de boycotter les revendications des travailleurs avec la complicité du patronat. Il s’en est pris également à Georges Sassine, président de l’ADIH, qui, au cours d’un entretien accordé à Magik 9, avait demandé au président Jovenel Moïse de le remplacer, car il n’a pas siégé au CSS. « Georges Sassine fait de l’ingérence dans les affaires des syndicats. Je n’ai pas siégé, car les travailleurs me l’ont demandé. Je ne vais pas cautionner un organe qui ne peut rien décider sans l’approbation des patrons », assène-t-il.

Après cette 3e journée de mobilisation, les organisateurs comptent faire une évaluation ce jeudi, afin de penser aux nouvelles étapes. « Si, entre-temps, les autorités persistent à faire la sourde oreille, nous allons occuper les rues tous les jours au cours de la semaine prochaine », a fait savoir Damas Métellus.

Alors que les manifestants s’approchaient du Palais national, ils ont été rejoints par une délégation du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Denis Bolduc, vice-président général du syndicat, a exprimé sa solidarité avec les ouvriers de l’industrie textile. « Les travailleurs ont besoin d’un salaire décent pour vivre dans la dignité. Nous étions de passage en Haiti, à l’invitation de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP).Nous devions visiter plusieurs syndicats, nous avions eu bruit de cette mobilisation et nous avons tenu à y prendre part pour supporter les ouvriers haïtiens », a-t-il déclaré. La manifestation des travailleurs s’est terminée sans incident devant les parages du Palais national où un important dispositif de sécurité a été mis en place.

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