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Luttes des classes en Espagne

2 octobre 2017, 08:08

Le résultat de cette attaque prolongée sur les salaires, les conditions de travail et les avantages sociaux est que la moitié des ménages en Espagne ont des revenus inférieurs au seuil de pauvreté officiel (8010 € pour les personnes vivant seules et 16.823 € pour ceux qui ont deux adultes et deux enfants) ou sont à risque de sombrer dans la pauvreté ou l’exclusion sociale. Le nombre de travailleurs et de jeunes dont le revenu est inférieur à 6000 € par an a augmenté de 1,4 million au cours des cinq dernières années pour atteindre 5,4 millions au total.

Les compressions répétées et le resserrement des conditions d’éligibilité entre 2012 et 2015 pour l’allocation chômage et la protection sociale ont entraîné une baisse d’au moins 41% des dépenses totales et une réduction de 31% du nombre de chômeurs qui les reçoivent.

Toujours plus de ménages n’ont presque aucune source de revenus en dehors des retraites des grands-parents. Ces familles dépendent de leurs parents âgés pour les repas, les garderies et autres formes d’aide.

Le taux de chômage croissant de l’Espagne va de pair avec d’autres politiques de classe dirigeante en cours qui accentuent la misère et les inégalités en Espagne.

L’une de ces politiques est l’utilisation de contrats temporaires pour maintenir un large bassin de travailleurs dans un état d’existence précaire, comme instruments jetables des employeurs. Par exemple, plus de 92% des contrats signés en août étaient temporaires. Pour un large éventail de la classe ouvrière, en particulier les jeunes, un contrat de travail permanent est devenu une rareté, presque semblable à gagner à la loterie.

L’Espagne a le troisième taux d’emploi temporaire le plus élevé de tous les pays de l’OCDE, soit 26,1% de la main-d’œuvre, derrière seulement la Pologne et la Colombie. Pour ceux qui sont piégés dans le monde du travail temporaire, un contrat ne fournit pas de sécurité, car les termes du contrat ont été réduits à quelques mois, quelques semaines ou parfois quelques jours. Une conséquence de la « précarité » accrue du travail est l’augmentation de 8,4% par rapport à 2016 du nombre de travailleurs décédés dans les accidents du travail au premier semestre de cette année, soit 300 personnes.

L’effet sur les enfants est dévastateur. L’UNICEF a récemment signalé que l’Espagne avait le troisième niveau de pauvreté infantile de l’ensemble de l’Europe, derrière la Roumanie et la Grèce. Environ 40% des enfants se trouvaient sous le seuil de pauvreté officiel en 2014, soit neuf points de plus qu’en 2008.

La source de ce déclin calamiteux dans la position sociale de la classe ouvrière est l’effondrement de l’ordre économique et politique d’après-guerre, qui a entraîné la croissance du nationalisme et du séparatisme. En Espagne, le système bipartite s’est effondré et les demandes d’indépendance régionale ont augmenté, surtout en Catalogne.

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