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Les meilleurs écrits athées - Huitième partie – L’Inde et le Pakistan, continent historique de l’athéisme

15 août 2019, 03:19

Il semble que l’on puisse identifier des athées en Inde 2500 ans avant Jésus Christ. De manière plus certaine, toujours en Inde et à partir du IVe siècle av. J.-C., les philosophies Vaisheshika et Sâmkhya sont qualifiables d’athées, et on en retrouve des adeptes jusqu’aux temps modernes.
Depuis l’antiquité, en Chine, la majorité de la population a des attitudes, des pratiques sans dieu, divinité ni miracle, dont le confucianisme qui peut être qualifié à lui seul de « kaléidoscope athéico-religieux ».

Avant le Ve siècle av. J.-C., en Grèce, les philosophes donnent souvent des explications matérialistes du monde qui serait constitué d’une matière unique (l’apeiron, le feu, la terre, les atomes, ou plusieurs éléments, suivant les auteurs) incréée et éternelle, dotée souvent d’une capacité d’organisation ou de vie, ce qui les rapproche d’un panthéisme, mais aussi, pour certains d’un athéisme tant la conception du monde peut être dégagée de tout Être. Les dieux du Panthéon sont relégués au rang de croyances populaires, de croyances nécessaires à l’ordre moral ou social, de simulacres explicables. À Athènes, à partir de 432 av. J.-C., et durant environ un siècle, le décret de Diopeithès permet des poursuites envers les impies, ceux qui ne croient pas aux dieux reconnus par l’État, mais cela ne freinera pas la multiplication des philosophies matérialistes, toujours panthéistes. Des accusations d’impiétés s’abattent sur des philosophes, qui sont condamnés à l’exil, la prison ou la mort. Anaxagore de Clazomènes, Protagoras, Socrate entre autres en sont victimes.

Du IVe au IIIe siècle av. J.-C., le culte officiel s’affaiblit dans les pratiques de tous, même chez le petit peuple, le doute et l’indifférence progressent, et les promesses d’immortalité disparaissent sur les pierres tombales. Un panthéisme stoïcien (qualifié de « religiosité sans dieu » par Maria Daraki) se fait jour, mais aussi un athéisme pratique, voire théorique, et des cultes divers fleurissent (cultes du mystère, de la magie, de la sorcellerie). Des souverains divinisés font leur apparition (Démétrios et son épouse). Les dieux sont expliqués par les sophistes, en particulier par Évhémère qui les considère comme d’anciens hommes célèbres divinisés après leur mort, ou de leur vivant, suivant les versions. Le panthéisme stoïcien sacralise l’homme, surtout le sage qui, par sa personne, rend conscience la volonté de la nature, le Grand Tout ; ce qui serait assimilable à une forme d’athéisme. Plus athéiste encore, l’épicurisme trouverait son origine dans un rejet de la crainte qu’inspirent les dieux, et serait la première tentative de fonder une morale athée à partir de la recherche du bonheur individuel terrestre (d’autant que l’âme est mortelle comme le corps) que l’on trouve dans l’ataraxie, plus proche de l’ascétisme que du divertissement.

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