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Scandales industriels : qui empêchera les trusts de mentir, de nuire, de détruire, de tuer ?

22 octobre 2018, 07:35

Une entreprise coréenne spécialisée en literie est accusée d’avoir incorporé de la monazite, un sable radioactif, dans ses matelas. Ces derniers étaient censés libérer des ions négatifs prétendument bénéfiques pour la santé. Le démantèlement de 69.000 produits incriminés se termine cette semaine.

Stupeur dans les chambres à coucher. Le scandale arrive en mai dernier, par une mère de famille coréenne pointilleuse sur la qualité de l’air intérieur. Elle relève un taux de radon, un gaz radioactif, très élevé dans sa chambre et alerte la presse locale. Réaction en chaîne : un fabricant de matelas, Daijin Bed, est montré du doigt. Le rappel des derniers lots des 69.000 matelas incriminés vers la ville de Cheonan où se situent les locaux de la firme se termine seulement cette semaine, plus de 5 mois après le début de la crise.

Les analyses ont prouvé que le fabricant utilisait de la monazite, un sable radioactif extrait en Inde, à Madagascar ou au Brésil, qui contient de l’uranium et du thorium. Celui-ci était ajouté dans le revêtement des matelas promettant la libération « d’ions négatifs », une technologie censée lutter contre le stress, renforcer le système immunitaire et améliorer le sommeil. Un argument marketing en vogue en Asie, mais aux bénéfices scientifiquement non-démontrés. Les utilisateurs courraient surtout un vrai danger : la dose maximale de radiations admise pour le grand public d’un millisievert par an était multipliée par 9,35 pour certains matelas. Ils exposaient les utilisateurs à une quantité élevée de radon et thoron, deux gaz radioactifs et à des risques accrus de cancer du poumon à long terme. Une action en justice entammée par clients lésés se poursuit. « Il faut être vigilants avec les objets qui sont vendus comme émettant des ions négatifs, prévient Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire à la Criirad, association antinucléaire d’information sur la radioactivité. Dans certains cas, ces ions sont produits par des matières radioactives, nous l’avions déjà constaté par exemple sur des pendentifs, disques énergétiques, autocollants antiradiation et aussi certaines fibres textiles. ».

D’autres entreprises coréennes de literie sont aussi épinglées ou organisent elles-mêmes des rappels de produits, comme des taies d’oreillers du fabricant Kanuda ou des matelas des société Enex Co. et Sungji Bed. Dans la foulée à Taïwan, en septembre dernier, on découvre aussi que trois entreprises dépassaient les seuils autorisés.

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