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Quand les femmes s’insurgent, en tête des exploités et des opprimés

4 juin 2019, 07:54

Les manifestants ont défilé en masse ce vendredi dans plusieurs villes d’Algérie, pas découragés par les nombreuses arrestations matinales, et ont rendu hommage à un militant des droits humains mort en détention, accusant le pouvoir d’être responsable de son décès.

Lors de ce 15e vendredi consécutif de rassemblements contre le régime algérien, ils ont également rejeté l’offre de dialogue formulée dans la semaine par le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah. Ce vendredi était le dernier du mois musulman de ramadan, durant lequel la mobilisation n’a pas faibli malgré la chaleur et la fatigue due au jeûne quotidien du lever au coucher du soleil.

Les rues du centre d’Alger étaient à nouveau noires de monde et l’imposant cortège s’étirait dans plusieurs rues autour de la Grande Poste, point de ralliement des manifestations hebdomadaires depuis le premier vendredi de contestation, le 22 février.

Impossible à évaluer en l’absence de décompte officiel, la foule a semblé particulièrement nombreuse dans la capitale algérienne, trois jours après le décès en détention de Kamel Eddine Fekhar, un militant de la cause mozabite, une minorité berbérophone d’Algérie. De nombreux slogans et banderoles lui ont rendu hommage.

Des rassemblements de grande ampleur ont aussi eu lieu à Oran, Constantine et Annaba, 2e, 3e et 4e villes du pays, selon des journalistes locaux, et dans d’autres villes algériennes, d’après les médias et les réseaux sociaux. Les manifestants se sont progressivement dispersés en fin d’après-midi sans incident à Alger et dans le reste du pays.

La police avait procédé dans la matinée à l’arrestation systématique des passants dans les rues encore peu animées du centre d’Alger. Une journaliste de l’AFP a vu une cinquantaine de personnes, essentiellement des jeunes hommes, être interpellées sans raison apparente et embarquées dans au moins quatre fourgons quittant les lieux une fois pleins.

Les manifestations, strictement interdites à Alger depuis 2001, ont été jusqu’ici largement tolérées par la police, qui se contente habituellement de contenir le défilé dans un périmètre défini. Les arrestations se sont faites plus rares à mesure que la foule grossissait dans le centre-ville.

"Pas d’élections avec le "gang"" au pouvoir, "Pas de dialogue avec le gang et le pouvoir", ont martelé les manifestants, qui qualifient d’"issaba" ("gang") les dirigeants déjà en place sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, contraint le 2 avril à la démission par la rue.

Massivement rejetée par les manifestants et sans candidat sérieux déclaré, la présidentielle prévue le 4 juillet pour élire son successeur apparaît de plus en plus compromise. Le Conseil constitutionnel doit se prononcer avant le 5 juin sur la validité des deux seuls dossiers de candidature déposés, mais il semble peu probable qu’ils remplissent les conditions requises, notamment les parrainages de 600 élus ou de 60.000 électeurs.

Le scrutin a pour seul objectif le maintien du "système" au pouvoir, estime le mouvement de contestation inédit qui réclame au préalable le départ de tous les dirigeants actuels ayant participé au régime de Abdelaziz Bouteflika, parmi lesquels le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée depuis 2004.

Devenu le véritable détenteur du pouvoir depuis le départ de AbdelazizBouteflika, le général Gaïd Salah a réclamé cette semaine des "concessions mutuelles" dans le cadre d’un "dialogue" dont il n’a pas défini les formes. Il a continué de réclamer une présidentielle "dans les plus brefs délais", sans évoquer la date du 4 juillet.

Pas de concessions mutuelles clame la foule et pas de Gaïd Salah au pouvoir !!!

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