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Les écrivains hommes n’ont pas toujours été incapables de lutter contre l’assujettissement des femmes

16 juillet 2019, 07:29, par Robert

Socrate

Socrate : « Il y a donc, selon toi, des talens de femmes, et d’autres réservés aux hommes. »

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SOCRATE.
Voyons donc ; si on te demandait : sont-ce les plus sages ou les moins sages qui donnent les noms les plus justes ?

HERMOGÈNE.
Évidemment ce sont les plus sages, répondrais-je.

SOCRATE.
Dans une ville, à parler en général, sont-ce les hommes ou les femmes qui te paraissent les plus sages ?

HERMOGÈNE.
Ce sont les hommes.

SOCRATE.

Remarque bien ceci. D’abord, je puis rapporter l’image de l’homme à l’homme, celle de la femme à la femme, et ainsi du reste.

CRATYLE.
Oui.

SOCRATE.
Je puis aussi rapporter, tout au contraire, l’image de l’homme à la femme et celle de la femme à l’homme,

CRATYLE.
Cela est encore possible.

Source

Socrate :

« Au rapport de Solon, les prêtres égyptiens, lorsqu’ils lui racontèrent la guerre de ce temps-là. Et il en est de même des noms des femmes. En outre, la tenue et l’image de la déesse, que les hommes de ce temps-là représentaient en armes conformément à la coutume de leur temps, où les occupations guerrières étaient communes aux femmes et aux enfants, signifient que, chez tous les êtres vivants, mâles et femelles, qui vivent en société, la nature a voulu qu’ils fussent les uns et les autres capables d’exercer en commun la vertu propre à chaque espèce…

Tel était le genre de vie de ces hommes qui étaient à la fois les gardiens de leurs concitoyens et les chefs avoués des autres Grecs. Ils veillaient soigneusement à ce que leur nombre, tant d’hommes que de femmes, déjà en état ou encore en état de porter les armes, fût, autant que possible, constamment le même, c’est-à-dire environ vingt mille. »

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SOCRATE

Ménexène, j’ai justement eu pour maître une femme qui ne manque pas de valeur dans l’art oratoire et qui a formé beaucoup d’excellents orateurs, et en particulier un qui est le premier de la Grèce, Périclès, fils de Xanthippe.

MÉNEXÈNE

Qui est cette femme ? C’est sans doute Aspasie dont tu parles ?

(…)

MÉNEXÈNE

Par Zeus, Socrate, elle est bienheureuse, ton Aspasie, de pouvoir, étant femme, composer de tels discours.

SOCRATE

Eh bien, si tu ne le crois pas, suis-moi, et tu l’entendras parler elle-même.

MÉNEXÈNE

Je me suis trouvé plus d’une fois avec Aspasie, Socrate, et je sais ce qu’elle vaut.

SOCRATE

Eh bien, ne l’admires-tu pas et aujourd’hui ne lui sais-tu pas gré de son discours ?

MÉNEXÈNE

Si, Socrate ; je sais même beaucoup de gré de ce discours à Aspasie ou à celui, quel qu’il soit, qui te l’a débité, et j’ajoute, beaucoup de gré aussi à celui qui l’a récité.

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Socrate : « Puisqu’il y a doute, renvoyons la question à un autre moment : achevons à présent de qui est commencé. Pour moi, je vois la danseuse qui attend et à laquelle on apporte des cerceaux. » Sur cela, la musicienne fait entendre sa flûte, et quelqu’un placé près de la danseuse lui donne des cerceaux jusqu’à douze. Elle les prend : aussitôt elle danse et les jette en l’air, en calculant à quelle hauteur elle doit les jeter pour les recevoir en cadence. Alors Socrate : « Il y a mille preuves, mes amis, et ce que fait cette enfant en est une nouvelle, que la nature de la femme n’est pas inférieure à celle de l’homme : il ne lui manque qu’un peu plus d’intelligence et de vigueur. Qu’ainsi ceux d’entre vous qui ont une femme lui apprennent résolûment tout ce qu’ils veulent qu’elle sache et qu’elle mette en pratique. »

Socrate s’adressant directement à Antisthène : « Pour cette fois, dit-il, les spectateurs ne nieront pas, je crois, qu’on ne puisse donner des leçons de courage, puisque cette danseuse, toute femme qu’elle est, passe si hardiment à travers les épées.

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Xénophon rapporte les propos de Socrate à son fils :

« Socrate, s’étant aperçu que Lamproclès, l’aîné de ses fils, était irrité contre sa mère : « Dis-moi, mon enfant, lui demanda-t-il, sais-tu qu’il y a certains hommes qu’on appelle ingrats ? — Je le sais, répondit le jeune homme. — Sais-tu donc aussi ce qu’ils font pour recevoir ce nom ? — Oui ; l’on appelle ingrats ceux qui ont reçu des bienfaits, et qui, le pouvant, n’en témoignent pas de reconnaissance. — Ne vois-tu pas que l’on range les ingrats parmi les hommes injustes ? — Je le vois. — T’es-tu donc déjà demandé si, de même qu’il est injuste de rendre ses amis esclaves, tandis qu’il est juste d’asservir ses ennemis, de même aussi il est injuste d’être ingrat envers ses amis, et juste de l’être envers ses ennemis ? — Assurément ; et je crois que celui qui ne s’efforce pas de témoigner de la reconnaissance à un bienfaiteur, soit ami, soit ennemi, est un homme injuste. — Eh bien ! s’il en est ainsi, l’ingratitude est donc une pure injustice. » Lamproclès en convint. « Et un homme est d’autant plus injuste qu’il se montre ingrat après avoir reçu plus de bienfaits ? » Il en convint encore. « Eh bien ! où trouverons-nous jamais personne qui ait reçu plus de bienfaits que les enfants n’en reçoivent de leurs parents ? Ce sont les parents qui les ont fait passer du néant à l’être, au spectacle de tant de merveilles, à la jouissance de tant de biens que les dieux ont donnés à l’homme : et ces biens nous semblent si précieux, que tous, tant que nous sommes, nous ne craignons rien tant que de les perdre. Aussi les cités ont-elles établi la peine de mort contre les plus grands crimes, comme le châtiment le plus effrayant pour arrêter l’injustice.
« Sans doute tu ne te figures pas que c’est exclusivement pour les plaisirs de l’amour que les hommes cherchent à avoir des enfants, puisque les rues et les maisons sont pleines de moyens de se satisfaire ; mais on nous voit considérer quelles femmes nous donneront les plus beaux enfants, et c’est à celles-là que nous nous unissons pour réaliser notre espoir. L’époux nourrit donc avec lui celle qui l’aide à devenir père ; il amasse d’avance pour ses futurs enfants tout ce qu’il croit devoir leur être utile durant leur vie, et il en fait la plus ample provision possible. La femme reçoit et porte ce fardeau qui l’alourdit et qui met ses jours en péril ; elle donne à son enfant une part de sa propre substance ; puis, après une gestation et un enfantement plein de douleurs, elle nourrit et soigne, sans aucun retour, un enfant qui ne sait pas de qui lui viennent ces soins affectueux, qui ne peut pas même faire connaître ce dont il a besoin, tandis que la mère cherche à deviner ce qui lui convient, ce qui peut lui plaire, et qu’elle le nourrit jour et nuit, au prix de mille fatigues, et sans savoir quel gré la payera de ses peines. Mais c’est peu de nourrir les enfants : dès qu’on les croit en âge d’apprendre quelque chose, les parents leur communiquent toutes les connaissances utiles qu’ils possèdent eux-mêmes ; ou bien, ce qu’ils croient un autre plus capable de leur enseigner, ils les envoient l’apprendre auprès de lui, sans épargner la dépense ni les soins, mais faisant tout pour que leurs fils deviennent les meilleurs possible. » À cela le jeune homme répondit : « Oui, certes, elle a fait tout cela et mille fois plus encore ; mais personne cependant ne pourrait supporter son humeur. » Alors Socrate : « Crois-tu donc, dit-il, que l’humeur sauvage d’une bête soit plus insupportable que celle d’une mère ? — Non vraiment, du moins d’une mère telle que la mienne. — Est-ce que par hasard elle t’aurait fait quelque morsure ou lancé une ruade, comme tant de gens en reçoivent des bêtes ? — Mais, par Jupiter, elle dit des choses qu’on ne voudrait pas entendre au prix de la vie. — Et toi, dit Socrate, combien, depuis ton enfance, ne lui as-tu pas causé de désagréments insupportables, et de parole, et d’action, et le jour, et la nuit ? combien de soucis ne lui ont pas donnés tes maladies ? — Mais, du moins, je ne lui ai jamais rien dit, jamais rien fait dont elle eût à rougir. — Quoi donc ? Dois-tu trouver plus pénible d’entendre ce qu’elle te dit, qu’il ne l’est aux comédiens d’écouter les injures qu’ils se prodiguent mutuellement dans les tragédies ? — Mais, à mon avis, comme ils ne pensent pas que celui qui les injurie les injurie pour leur infliger une peine, ni que celui qui les menace les menace pour leur faire du mal, ils endurent facilement ce qu’on leur dit. — Et toi, qui sais bien que ta mère, quoi qu’elle te dise, le dit sans songer à mal, mais qu’elle voudrait te voir aussi heureux que personne, tu t’irrites contre elle ? Crois-tu donc que ta mère soit pour toi une ennemie ? — Non, certes, je ne le crois point, » Alors Socrate : « Eh bien, cette mère qui t’aime, qui prend de toi tous les soins possibles quand tu es malade, afin de te ramener à la santé et que rien ne te manque, qui, en outre, prie les dieux de te prodiguer leurs bienfaits et s’acquitte des vœux qu’elle a faits pour toi, tu te plains de son humeur ? Pour moi, je pense que, si tu ne peux supporter une telle mère, tu ne peux supporter rien de bon. »

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