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Lubrizol-Rouen : les questions des victimes auxquelles le gouvernement refuse de répondre

5 octobre 2019, 06:04

Depuis l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen, classée Seveso « seuil haut », dans la nuit du 25 au 26 septembre, chaque communication des autorités amène autant d’éclaircissements que de nouvelles zones d’ombre. Lors d’une conférence de presse organisée vendredi 4 octobre en fin d’après-midi, elles ont ainsi, au milieu d’un certain nombre de résultats d’analyses rassurants, annoncé que la quantité de produits partis en fumée n’était pas de 5 253 tonnes comme communiqué il y a quelques jours.

Ce chiffre ne concerne que ce qui a brûlé sur le site même de Lubrizol, alors qu’une grande partie du site de l’entreprise voisine, Normandie Logistique, non classée Seveso, a également été ravagée par les flammes ; ce qui n’était pas apparu jusqu’alors de façon si explicite. Sur ses trois entrepôts de stockage, contenant 9 050 tonnes de marchandises, un a entièrement brûlé et deux ont été partiellement détruits. Or, contrairement à Lubrizol, l’entreprise n’a pas été capable à ce jour de dire précisément quels produits avaient brûlé et en quelle quantité.

« Mais, attention, ce n’est pas le même type de produits qu’à Lubrizol », s’est empressé de préciser le préfet de Normandie, Pierre-André Durand. « Ce site, créé en 1947, est un peu ce qu’on appelait avant des “magasins généraux” : vous y trouvez aussi bien de la gomme arabique [un émulsifiant] que de la bauxite pour faire de l’aluminium », a-t-il d’abord expliqué.

Avant de déclarer quelques minutes plus tard, à la surprise générale et de façon presque anodine, que Normandie Logistique hébergeait également des produits « de chez Lubrizol ». « Ils étaient là de manière déportée, avant d’être rapatriés sur le site de Lubrizol », a précisé le préfet, avant d’annoncer une enquête administrative pour savoir si cette situation était « régulière ou pas ». Etaient également stockés des goudrons et de l’asphalte venant de chez Total.

Pressées par les journalistes, les autorités ont reconnu qu’il y avait là « un point de vigilance » et des questions encore sans réponse : quelles étaient la quantité et la nomenclature précise des produits qui ont brûlé ? Quid de leur conditionnement ? Leurs conditions de stockage répondaient-elles aux normes de sécurité drastiques imposées sur le site de Lubrizol ? Les autorités avaient-elles parfaitement connaissance de cette situation ?

« L’enquête administrative permettra de dire si la combinaison des nomenclatures, des quantités et du régime juridique aboutit à une situation bien régulière. Jusqu’ici nous n’avons pas d’élément qui permette de dire de manière immédiate qu’il y a eu une grosse irrégularité », a temporisé Patrick Berg, directeur régional de l’environnement, de l’aménagement et du logement.

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