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La révolution prolétarienne mondiale a commencé

1er décembre 2019, 06:20, par WSWS

Au mépris de la répression, les travailleurs colombiens ont organisé une deuxième grève nationale la semaine dernière.

Mercredi, les travailleurs et paysans colombiens ont participé à la deuxième grève nationale de la semaine dernière.

Après la plus grande grève nationale depuis des décennies, jeudi dernier, au cours de laquelle des centaines de milliers de personnes ont protesté pacifiquement contre l’administration du Centre démocratique (CD) de droite du président Ivan Duque, les forces de sécurité de l’État ont lancé une contre-attaque, tuant trois manifestants et en blessant des centaines d’autres. En réponse, d’énormes manifestations ont eu lieu à nouveau samedi soir, y compris des milliers de gens qui se sont rassemblés à l’extérieur de la résidence privée de Duque. Des casserolades ont eu lieu tous les soirs dans tout le pays, dans lesquels des milliers de casseroles et de poêles vides ont été frappées en signe de protestation assourdissant.

Les pourparlers entre le Comité de grève, l’administration Duque et les chefs d’entreprise ont eu lieu lundi et mardi. Lors de ces réunions, M. Duque a proposé une Gran Conversación Nacional (Grande conversation nationale) de quatre mois, qui aurait lieu entre les dirigeants du gouvernement, du monde des affaires et des syndicats, dans une mascarade pseudo-démocratique dans le but de dissiper l’immense colère des manifestants. Duque a clairement fait savoir qu’il n’acceptera pas les revendications même les plus minimes formulées par les dirigeants du Comité de grève, ce qui les a incités à partir et à appeler à une autre grève nationale, sachant pertinemment qu’ils ne pourraient pas vendre la proposition de Duque aux masses de plus en plus radicalisées.

Après leur départ, les dirigeants du Comité de grève ont publié leur « manifeste » de 13 revendications réformistes. Il s’agit notamment du retrait d’une loi fiscale régressive adoptée illégalement l’année dernière, de la dissolution de la police anti-émeute de l’ESMAD, largement détestée, de l’engagement impuissant de ne pas privatiser les biens publics, de la ré-application des accords de paix frauduleux de 2016 avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), de la coordination des accords environnementaux et commerciaux avec certains organismes et du retrait des différentes mesures d’austérité adoptées par le gouvernement Duque.

Aucune de ces revendications n’empiète sur les intérêts lucratifs de l’élite dirigeante colombienne ou de ses patrons impérialistes. Le fait que les dirigeants syndicaux proposent de tels palliatifs alors que le pays tout entier est vent debout dans la lutte souligne leur perspective réactionnaire, fondée sur le maintien du capitalisme et la soumission de la Colombie à l’impérialisme américain.

Le fait que des centaines de milliers de personnes soient descendues dans la rue, malgré la longue histoire de répression brutale de la lutte des classes en Colombie, témoigne de l’immense radicalisation qui s’est produite au sein de la population. Contrairement aux dirigeants syndicaux sanctionnés par l’État, les travailleurs colombiens doivent former leur propres comités usine et leurs propres comités de quartier pour se préparer au renversement révolutionnaire de l’administration Duque et de l’appareil d’État tout entier.

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