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Qu’est-ce que la dialectique ?

28 octobre 2020, 11:08, par Antoine

Ce qui me gêne dans la dialectique (de hegel, notamment) et plus largement c’est qu’on dirait que le processus historique produit un mieux, un plus vaste, une réconciliation, une libération, un avènement. Comme si le travail du négatif ou de la contradiction permettait de "déboucher" sur quelque chose. La métaphysique est réintroduit me semble-t-il dans cet espèce de providentialisme larvé, de téléologie. Pourquoi l’histoire humaine par exemple irait-elle vers un mieux, vers la libération des "classes opprimées", vers plus de conscience ? Pourquoi le TEMPS serait-il un facteur de révélation de quoi que ce soit de plus vrai, de meilleur. Pourquoi à T+1 la vue sur l’Etre serait plus grande est plus large qu’à T ?
Ne peut_on considérer que l’histoire n’est pas préformation mais épigénèse, que le travail du négatif fait prendre des directions inattendues, imprévisibles voire chaotiques ou folles. Qu’aucun Soir glorieux n’est au programme. Que peut être l’histoire humaine va tourner en rond dans la nuit, que les progrès techniques vont engendrer dans d’autres domaines des régressions éthiques terrifiantes, que toutes les nouveautés scientifiques engendreront leur lot de nouvelles perversions inconnues ? Qui nous dit que l’homme va progresser vers une quelconque lumière morale. Le nouveau est parfois simplement nouveau sans apporter véritablement de "progrès". Qui nous dit que le temps et la dialectique ne produisent pas du bizarre, de l’incongru, de la régression, de l’anéantissement, du discontinu etc...
On dirait, mais je ne suis pas philosophe, que la dialectique de Hegel et de Marx réintroduit Dieu (et donc une certaine stabilité ontologique) par le biais de la flèche du temps qui pointerait vers un SENS défini à l’avance, un point Oméga de convergence, un grand Accomplissement. Que chaque note de musique de la symphonie particique à une cohérence à venir, que chaque chose prend son sens dans ce qui suit et ce qui précède, etc...
Autre objection : Qui nous dit que la contradiction qui travaille l’existence doit être ou va être "résolue". Pourquoi le fond des choses ne serait pas une contradiction permanente, une contradiction de fond, un chaos, non susceptible de déboucher sur quoi que ce soit, une guerre sans issue, sans commencement ni fin, un mouvement brownien qui ne peut déboucher que sur un autre mouvement brownien, sans qu’on puisse parler de résolution, d’accomplissement, de direction, de sens ?

Bref je trouve que Marx ou Hegel sont des "croyants" qui s’ignorent. La Dialectique est une sorte d’eschatologie qui projette un destin, un Salut, etc.
Le fond des choses est peut être (pas très rassurant j’en conviens) la contradiction livrée au hasard, une génération aveugle et permanente de nouveautés étranges, le "bien" et le "mal" (est-ce que cela veut dire quelque chose ?) livrés à toutes sortes de métamorphoses chaotiques. On peut aussi imaginer un désordre qui finit par produire régression et extinction de la conscience.
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