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Les révolutions qui ont donné naissance aux mousses, aux plantes et aux arbres

7 octobre 2020, 07:21, par C.

Curieusement, même les spécialistes de Darwin accordent relativement peu d’attention à son oeuvre botanique, qui comprend pourtant six livres et plus de soixante-dix articles. Le botaniste Duane Isely peut ainsi écrire que, alors que Darwin est le biologiste sur lequel on a le plus écrit, il est rarement présenté comme un botaniste. Le fait qu’il ait écrit plusieurs livres consacrés à ses recherches sur les plantes est mentionné dans de nombreuses études, mais pour ainsi dire en passant, un peu dans le style : « Bon, il fallait bien que le grand homme s’amuse un peu de temps en temps. » Encore aujourd’hui, alors que nous célébrons le bicentenaire de la naissance de Darwin et que nous approchons du cent cinquantième anniversaire de L’Origine des espèces, cette conception n’a pas beaucoup changé.
Darwin a toujours eu avec les plantes une relation particulière, empreinte d’admiration et même de tendresse ( « J’ai toujours placé les plantes très haut sur l’échelle des êtres organisés », écrit-il dans son autobiographie). Il avait grandi dans une famille de botanistes – son grand-père, Erasmus Darwin, avait écrit un long poème en deux volumes intitulé The Botanic Garden (le jardin botanique), et Charles lui-même avait été élevé dans une maison dont les grands jardins étaient peuplés de fleurs mais aussi de nombreuses variétés de pommiers, croisés pour améliorer leur vigueur. Lorsqu’il était étudiant à Cambridge, les seuls cours auxquels assistait assidûment Darwin étaient ceux du botaniste J.S. Henslow. Ce fut d’ailleurs Henslow qui, discernant les qualités exceptionnelles de son étudiant, le recommanda pour un poste à bord du Beagle.
Ce fut aussi à Henslow que Darwin écrivit des lettres pleines d’observations extrêmement détaillées sur la faune, la flore et la géologie des endroits qu’il visitait. Ces lettres, imprimées et publiées, allaient rendre Darwin célèbre dans les milieux scientifiques avant même que le Beagle fût rentré en Angleterre. Et ce fut encore pour Henslow que Darwin récolta soigneusement une collection de toutes les plantes à fleurs des Galápagos, et qu’il observa que les îles de l’archipel possédaient souvent chacune des espèces différentes dans un même genre botanique. Cette observation allait être un élément crucial pour découvrir le rôle joué par la divergence géographique dans l’apparition de nouvelles espèces.
On peut donc écrire, comme le fait David Kohn, de l’université Drew, aux États-Unis, que les spécimens de plantes recueillis par Darwin aux Galápagos – dont le nombre dépasse largement les deux cents – constituent la collection d’histoire naturelle qui a eu, et de loin, la plus grande influence dans toute l’histoire de la science. Ils constituent aussi le cas d’évolution d’espèces le mieux documenté par Darwin dans l’archipel. En comparaison, les spécimens d’oiseaux qu’il avait collectés n’avaient pas toujours été correctement identifiés ou étiquetés selon leur provenance, et ce ne fut qu’après son retour en Angleterre qu’ils furent identifiés par l’ornithologue John Gould, en partie grâce aux spécimens collectés par les compagnons de bord de Darwin.
https://chudnovsky.wordpress.com/darwin-botaniste/

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