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Qui était Barta ?

24 décembre 2015, 13:49, par Galba

Je suis fasciné depuis 20 ans par Barta, le leader socialiste aussi bien que l’humain.

J’avais été à l’époque renversé par la lecture de "La deuxième guerre...", rééditée par VDT (l’autre tendance exclue de LO...).

Quelques modestes réflexions (je suis bien loin d’avoir lu tous les textes importants produits depuis les années 50).

Point fondamental : la nature de l’Urss et donc l’attitude politique à avoir envers elle a toujours été le point de rupture abstrait entre tendances trotskystes.

Pourquoi abstrait, me direz-vous ?

Les raisons apparemment objectives des divisions trotskystes sont bien connues et ont été débattues dans une abondante littérature. Le poids du stalinisme, la vanité intellectuelle des chefs et le plus important pour moi, l’acceptation (consciente ou inconsciente) du manque de perspectives comme un facteur permanent et indépassable, tout cela a contribué à forger des tactiques défaitistes ou opportunistes matérialisées dans la grande crise du Pablisme, qui signifia dans les faits la fin d’un groupement d’intérêts disparates : se revendiquer de l’héritage de Trotsky, après tout, cela pouvait être aussi chercher une caution intellectuelle pour justifier tel ou tel point de vue ou ambition.

Comme un être vivant qui fabrique de nouvelles cellules, comme une espèce qui s’adapte, le "trotskisme" n’est parvenu à survivre, que sur le mode des scissions, fusions, exclusions, regroupements, c’est-à-dire sur un mode ABSTRAIT, quelle qu’ait pu être la réalité des problèmes politiques. A force de vivre dans la croyance, on devient mystique et on se focalise sur la culture du microcosme des convaincus (cette remarque vaut aussi pour LO depuis 95). Réjouissons-nous néanmoins d’être vivants, la dégénérescence exponentielle du capitalisme depuis la fin du bloc de l’est rebat les cartes idéologiques et géostratégiques à grande vitesse et doit nous donner force et indignation, occidentaux pessimistes que nous sommes !

Les querelles politiques et même philosophiques témoignent de l’incapacité à produire une tactique cohérente et immédiate, deux options seulement s’étant proposés à ceux qui voulaient à l’époque relever le drapeau de Trotsky, tandis que l’impérialisme se régénérait une fois encore par le biais sanglant d’une guerre mondiale et la circonscription du péril communiste à un bloc contrôlable, puisque ayant renoncé à toute idée de révolution mondiale : une pratique révolutionnaire réelle, « ici et maintenant » c’est-à-dire à l’intérieur même de la société et du prolétariat, ou bien ce qui advint alors, une lente agonie conduisant à la faillite petite-bourgeoise de 1953 : les perspectives défaitistes du Secrétariat Unifié (Su) de Michel Pablo, provoquèrent une réaction toute aussi abstraite de ceux qui n’avaient pas renoncé à l’idée d’une organisation révolutionnaire mondiale. Mais n’était-ce pas, déjà à l’époque, une idée périmée et ethnocentrée ?

En conclusion, le seul à s’être consacré à l’option "ici et maintenant" de façon cohérente et conséquente, c’est Barta. Et son expérience reste sans doute l’une de celles dont il soit le plus utile de discuter d’un point de vue révolutionnaire.

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