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Que veut dire K. Marx en affirmant que « La véritable barrière de la production capitaliste, c’est le capital lui-même » ?

22 mai 2020, 07:16, par R.

« Chaque mode de production historique a ses propres lois de population, valables historiquement dans ses propres limites ».

« Quant à la partie du profit qui n’est pas destinée à être consommée comme revenu, elle ne se transforme en capital-argent que lorsqu’elle ne peut pas être appliquée immédiatement à l’extension des entreprises dans la branche de production où elle est réalisée, soit parce que ces branches sont saturées de capital, soit parce que le capital accumulé ne peut y entrer en fonctions que lorsqu’il a acquis une certaine importance. Toutes les autres circonstances étant égales, la partie du profit destinée à être reconvertie en capital est d’autant plus grande que le profit et par conséquent l’étendue du procès de reproduction sont plus considérables. Si le capital accumulé qui en résulte éprouve des difficultés à être appliqué, parce que les branches de production ne lui offrent aucun débouché, cette pléthore de capital empruntable ne peut donner lieu qu’à cette seule déduction, qu’il y a des limites à la production capitaliste. Les tripotages en matière de crédit qui suivent immédiatement une situation pareille montrent qu’il n’y aucun obstacle positif à l’application de ce capital superflu, mais uniquement une difficulté résultant des lois de la mise en valeur du capital comme capital. La pléthore de capital-argent n’indique pas nécessairement qu’il y a surproduction, ni même que les sphères d’application du capital font défaut.

L’accumulation de capital empruntable, qui consiste uniquement dans ce fait que de l’argent est déposé comme argent pouvant être prêté et transformé en capital, est essentiellement différente de la conversion effective en capital et peut être déterminée par des facteurs différents de ceux de l’accumulation effective. En effet, si l’extension de l’accumulation de capital-argent est jusqu’à un certain point, le résultat de l’extension de l’accumulation effective, elle est aussi déterminée en partie par des facteurs qui accompagnent cette dernière, mais en diffèrent absolument et en partie par des interruptions de l’accumulation effective. Il en résulte, l’accumulation de capital empruntable pouvant être accélérée par des causes indépendantes, mais concomitantes de l’accumulation effective, qu’il doit y avoir pléthore continuelle de capital-argent dans des phases déterminées du cycle, pléthore qui doit être d’autant plus intense que le crédit joue un rôle plus important. La conséquence de cette situation doit être nécessairement l’extension du procès de production au-delà, de ses bornes capitalistes, c’est-à-dire l’exagération des opérations de commerce, de production, de crédit, avec la réaction qui l’accompagne inévitablement.

Enfin, en ce qui concerne l’accumulation de capital-argent résultant de la rente foncière, du salaire, etc., nous jugeons superflu de nous en occuper. Nous signalerons cependant qu’ici également, et pour autant que l’épargne et le renoncement puissent donner lieu à accumulation, la production capitaliste applique la division du travail, en faisant un devoir d’accumuler et aussi de perdre leurs épargnes (dans des faillites de banques, etc.) aux ouvriers et à ceux qui en sont le moins capables. Non seulement les épargnes des autres alimentent les entreprises des capitalistes industriels, mais elles constituent le capital des capitalistes d’argent, qui ont une source d’enrichissement dans le crédit que le public fait aux capitalistes producteurs et que ceux-ci s’accordent entre eux. Ainsi s’évanouit la dernière illusion que peuvent avoir sur le système capitaliste ceux qui considèrent que le capital est le fruit du travail et de l’épargne de ceux qui le possèdent. Non seulement le profit résulte de l’appropriation du travail d’autrui, mais le capital, l’instrument qui permet de mettre en œuvre et d’exploiter ce travail, appartient lui-même à d’autres que le capitaliste d’argent et le capitaliste industriel qu’il enrichit. »

Source

Marx souligne que la finance peut étendre exagérément les limites du capitalisme mais aujourd’hui la finance a tellement poussé loin les limites que le seuil d’accumulation est atteint…

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